Vers la parité hommes-femmes dans la Constitution genevoise ?

Vers la parité hommes-femmes dans la Constitution genevoise ?

Le 25 mars, le Collectif
« Femmes pour la parité »
déposait à la Constituante genevoise une
« proposition », appuyée par 500
habitant·e·s de Genève, 250 hommes et 250
femmes… pour exiger que le projet de nouvelle Constitution
entérine ce principe. Extrait du texte déposé.

Les membres de la Constituante doivent penser la Genève du 21e
siècle. La parité entre femmes et hommes doit donc
légitimement faire partie de ce projet.

La situation des femmes
Les femmes ont obtenu le droit de vote et
d’éligibilité sur le plan genevois en 1960, sur le
plan fédéral en 1971. La Loi fédérale sur
l’égalité date de 1995, la loi sur l’IVG de
2002 et l’assurance maternité de 2005. 60 % des
femmes ont un emploi, mais elles assument encore plus de 80 %
des tâches ménagères et éducatives. En
outre, il manque des places dans les crèches et notre pays
n’a pas de politique familiale. Selon l’Office
fédéral de la statistique, les femmes gagnent encore
20 % de moins que les hommes. Les mères seules à
élever leurs enfants travaillent à temps partiel 4 fois
plus souvent que les hommes. Chaque année, le nombre de familles
monoparentales croît et elles sont dirigées à
87 % par des femmes, dont un grand nombre de travailleuses
pauvres. Tout cela explique que les femmes ont moins de
disponibilités pour s’engager en politique. Malgré
ces handicaps, le nombre de femmes à se présenter
à chaque élection serait suffisant pour occuper la
totalité des sièges proposés.
    Si la parité se mettait en place, cela
contribuerait à ce que les obstacles qui freinent actuellement
les femmes soient peu à peu levés et qu’on en
arrive au partage du travail, à des salaires décents, des
crèches en suffisance, un horaire scolaire compatible avec
l’horaire de travail, l’abolition du scandale des
travailleurs et travailleuses qui ne gagnent pas assez pour vivre, une
attention particulière aux familles monoparentales, le
recouvrement des pensions alimentaires, etc.
 
Le principe de la parité
Le principe constitutionnel pourrait se résumer ainsi :

« Toutes les autorités élues de la
République et canton de Genève sont constituées
pour moitié d’hommes et de femmes. Lorsque
l’autorité est composée d’un nombre impair de
personnes, une différence de un est admise. »

Des modalités de mise en œuvre de ce principe peuvent
être imaginées et inscrites sans problème dans la
législation concernant les élections. Pour le Grand
Conseil par exemple, les partis devraient présenter un nombre
égal d’hommes et de femmes et avoir – grâce au
mode d’élection retenu – une députation elle
aussi paritaire.» 7