Quand la police en fait trop...

Quand la police en fait trop…

Les militant·e·s
politiques et associatifs qui luttent pour défendre le droit des
migrant·e·s dans le canton de Vaud semblent importuner la
Municipalité lausannoise et sa majorité « de
gauche ».

On voit mal comment expliquer autrement l’application
particulièrement tatillonne, voire carrément abusive, du
règlement de police dans le cadre des manifestations et des
actions menées par les défenseurs-euses des
immigré·e·s.
   
Ainsi la présidente de Solidarité Sans Frontière a
été condamnée par la Commission de police de la
Ville de Lausanne à une amende de 340 francs pour le collage
d’une affiche appelant à une manifestation nationale
à Berne, en septembre 2008, « pour le droit
d’être là », collage dont elle
n’était pourtant pas responsable. En janvier 2009, deux
autres militant·e·s actifs-ves dans la défense des
sans-papiers ont été condamné·e·s
à une amende de 180 francs chacun·e (+ 30 fr. de
frais !) pour l’organisation non-autorisée à
Lausanne d’une manifestation, le 19 décembre 2008, en
soutien à l’occupation d’une église
zurichoise par des sans-papiers. Une fois encore, ces deux
militant·e·s n’étaient en
réalité pas les responsables des faits reprochés
puisqu’ils n’étaient pas organisateurs de la
manifestation. Les policiers, sans même prendre la peine de se
livrer à une quelconque enquête, ont ainsi
dénoncé pour l’exemple deux personnes dont le
visage leur était connu.

    Ces inculpations posent deux
problèmes : d’une part, elles sont
injustifiées, car elles visent des militant-es qui n’ont
pas commis les faits dont on les accuse. Ces militant·e·s
sont condamné·e·s parce qu’ils-elles sont
connu·e·s des services de police. Un vrai délit de
faciès ! Il s’agit en réalité avant
tout de sanctions visant à les intimider. D’autre part,
ces poursuites doivent être dénoncées, car elles
remettent en cause des libertés politiques
élémentaires, en faisant primer une prétendue
application d’un Règlement de police sur des droits
censés être garantis par la constitution : le droit
de diffuser une information politique par le biais de l’affichage
et le droit de manifester.

Dans tous les cas, on serait en droit d’attendre autre chose
d’une police dirigée par un membre du POP, Marc
Vuilleumier, censé mener une politique favorable aux acteurs des
mouvements sociaux et à la défense des plus
précaires, en l’occurrence les migrant·e·s.
Pour toute déclaration, ce municipal s’est
retranché derrière la séparation des pouvoirs, ne
prenant même pas position, sur le plan politique, pour la
défense des libertés démocratiques bafouées
par de telles poursuites.

Hadrien Buclin

Signez l’appel de soutien aux
militant·e·s victimes de ces poursuites pénales
injustifiées sur
www.solidarites.ch/vaud