Remettre en cause la politique hospitalière cantonale

Remettre en cause la politique hospitalière cantonale

Depuis la votation du 5 juin 2005, qui
avait vu 75% des électeurs et électrices de
Neuchâtel accepter la nouvelle politique hospitalière, la
défiance et le mécontentement de la population
vis-à-vis du démontage planifié de l’offre
de soins dans le canton sont allés croissants. Face au rouleau
compresseur des partis bourgeois et du PS qui vantaient le nouveau
système, nous nous étions retrouvés bien
isolés pour combattre l’autonomisation/ privatisation des
hôpitaux. Mais depuis lors, les fermetures de maternités,
de services et d’hôpitaux, mais aussi la disparition de
structures de proximité, en ont désillusionné plus
d’un.




Lors de leur assemblée de
novembre, les Verts ont adopté une recommandation qu’ils
ont soumise aux député-e-s des autres partis de gauche;
elle est devenue une recommandation de l’ensemble des partis de
gauche au Conseil d’Etat pour l’organisation d’Etats
Généraux de la Santé dans le canton (voir
ci-contre). Elle sera soumise au vote du prochain Grand Conseil et, si
l’ensemble des député-e-s de gauche suivent
l’engagement des signataires, elle sera acceptée. Ces
Etats Généraux seront pour nous une nouvelle
opportunité pour remettre en cause les fermetures
d’hôpitaux et de services et pour défendre
l’idée qu’un système hospitalier garantissant
des soins de qualité à toute la population doit
être un service public, géré sous la
responsabilité directe des autorités politiques
cantonales, des prestataires de soins et des


usagers-ères. (hv)

Recommandation interpartis de gauche

Tenue d’États généraux de la santé

Constatant que:

La population cantonale est dans un
état de crise de confiance sans précédent
vis-à-vis de l’organisation de son système
sanitaire, car:

•    le système sanitaire
neuchâtelois est morcelé et les liens entre les structures
institutionnelles (homes, hôpitaux physiques et psychiatriques)
et ambulatoires sont lacunaires;
•    une vraie gestion du système sanitaire
neuchâtelois fait défaut (circulations
d’informations contradictoires, peu argumentées ou
semblant peu logiques, manque de consultation des personnes
intéressées et concernées, absence de pilote
à bord);
•    les professionnel-le-s de la santé
également expriment publiquement leurs préoccupations,
leurs interrogations et leur incompréhension vis-à-vis de
l’évolution de la politique hospitalière en
particulier.

Les problèmes de santé publique sont en augmentation, car:

•    le vieillissement de la population entraîne une demande croissante de soins;
•    l’obésité est en
progression, témoin de changements de comportements alimentaire
et du manque d’exercice physique des individus dans notre
société;
•    les dépendances sont nombreuses (alcool, drogues, jeux, etc.);
•    les maladies psychiques sont en augmentation;
•    la promotion de la santé et la
prévention des maladies – surtout celles liées au travail
– sont insuffisantes, peu encouragées, mal coordonnées.
Les coûts du système sanitaire restent une préoccupation majeure de la population car:
•    Les dépenses liées aux infrastructures sanitaires restent mal maîtrisées;
•    Un nombre croissant de ménages ne
peuvent plus – ou difficilement –  assumer le paiement
de leurs primes d’assurances-maladie.

Guidé-e-s par les valeurs/ principes suivants:

Concernant l’organisation sanitaire:

Démocratie: La
gouvernance du système sanitaire doit être assurée
selon des principes démocratiques. Une véritable
représentation doit être assurée depuis la plus
haute instance jusqu’à la population.

Participation
: La population du canton doit pouvoir participer
à la mise en place des structures qui la serviront. Certains
aspects de la politique sanitaire, comme la fermeture d’un
établissement hospitalier par exemple, doivent être soumis
au référendum facultatif.

Confiance
: La population doit avoir confiance dans ses structures de soins.

Durabilité
: La politique de santé doit être
pilotée dans une optique de moyen à long terme (20
à 30 ans) qui intègre les principes du
développement durable.

Partenariat
: Des contacts étroits – voire des
collaborations – avec les cantons voisins, les hôpitaux
universitaires, voire la France voisine sont à étudier
plus avant et à développer.
Subsidiarité: La
responsabilité d’une action, lorsqu’elle est
nécessaire, doit être transférée à la
plus petite entité hiérarchique capable de
résoudre le problème d’elle-même.

Concernant la politique de santé:

Prévention: L’Etat
doit être garant d’une promotion de la santé active,
accessible à toutes les couches de la population. La
prévention des maladies voit être soutenue activement.
Transversalité: La politique de santé doit être
menée de manière transversale englobant les
différents départements politiques qui traitent notamment
des sujets tels que: santé, éducation, sports,
environnement, transports, monde du travail, conciliation travail
rémunéré-travail domestique, etc.

Durabilité
: La politique de santé doit être
pilotée dans une optique de moyen à long terme (20
à 30 ans) qui intègre les principes du
développement durable

Efficacité
: Les mesures de politique de santé doivent pouvoir montrer leurs effets positifs.

Diversité
: La population doit pouvoir aborder la
santé de manière personnelle et responsable. On devrait
tendre vers une approche holistique de la santé.

Les député-e-s soussigné-e-s  demandent
au Conseil d’Etat d’organiser la tenue d’Etats
Généraux de la Santé.

Les autorités neuchâteloises doivent mettre sur pied
des Etats généraux de la santé dès le
début de la législature 2009-2013 au plus tard, afin de
réunir une représentation équitable:

•    de la population de notre canton,
•    des patients et des patientes,
•    des différents corps professionnels du secteur sanitaire
•    de la santé publique
•    des associations professionnelles et des associations d’usagers,
•    de l’assurance-maladie,
•    des élu-e-s et membres des administrations communales et cantonale.

Objectifs:

Réunir les avis, les attentes
et s’interroger sur les missions ainsi que l’organisation
du système sanitaire.


Viser une amélioration du système sanitaire à court, moyen et long terme.

Initier une action globale sur la
politique sanitaire qui permette à la population
neuchâteloise de retrouver confiance en son système de
santé.