«Le retour du roi de Prusse»

«Le retour du roi de Prusse»

On nous annonce, mais la nouvelle n’a rien d’officiel, que
le roi de Prusse serait de retour dans son ancienne principauté.
Si cela était vrai, c’est que du Pont de Thielle à
Neuchâtel, le roi de Prusse n’aurait pas rencontré
un-e citoyen-ne ! En fait, l’article de « L’Express
» (28.11.2008) ainsi titré signalait une visite en ville
de Neuchâtel, organisée le 29.11 par le Deutsch-Club.
Celui-ci recevait l’historien prussien Olaf Kappelt, auteur
d’une histoire de Neuchâtel pour la période
1707-1848, lequel avait revêtu pour la circonstance la
défroque du roi Frédéric II (1712-1786).

Par ailleurs,  le Conseil d’Etat a ouvert au Deutsch-Club la
salle des Etats sise au Château de Neuchâtel, le dimanche
30 novembre. Que d’amabilités! En d’autres
occasions, le Conseil d’Etat n’en avait
témoigné aucune : ainsi le samedi 20 mai 2006, une
manifestation des syndicats et des partis de gauche (moins le PSN)
contre l’austérité s’était
heurtée à une porte close, le gouvernement se trouvant
aux abonnés absents…

La même semaine où le Deutsch-Club ressuscitait le «
vieux Fritz », les participant-e-s à la  4e Marche
des Armourins étaient reçus le 27.11. au Château,
avec apéritif offert, par le conseiller d’Etat Roland
Debely. Sous l’Ancien Régime, les représentants de
la bourgeoisie de Neuchâtel montaient faire allégeance au
Conseil d’Etat de Sa Majesté le roi de Prusse, avec la
fanfare des Armourins, d’où le nom de la marche.
Supprimée après le 1er mars 1848, celle-ci fut
ressuscitée en 2002 par la «noble compagnie des
mousquetaires de Neuchâtel », présidée par le
député UDC Karim-Frédéric Marti.

En ces temps que l’on dit de disette budgétaire, est-il
décent de gaspiller les deniers de la République pour
rincer la dalle aux nostalgiques de la royauté déchue le
1er mars 1848? Positivement, notre réponse est
négative…

Hans-Peter Renk