Promotion économique: Changer de cap? OUI! Mais comment?

Promotion économique: Changer de cap? OUI! Mais comment?

Dans
sa session de décembre, le Conseil d’Etat
neuchâtelois soumettra au Grand Conseil un rapport sur la
promotion de l’économie. Il va repasser le plat des
exonérations fiscales et du soutien aux entreprises.

La crise financière qui balaye la planète trouve son
origine, c’est maintenant largement reconnu, dans les profits
démesurés des dirigeants et des actionnaires des
entreprises. Vu l’ampleur de leurs revenus disponibles, ces
personnes ont spéculé à la bourse et fait
s’envoler les cours. C’est le résultat très
concret de la politique, menée depuis les années 80 dans
tous les pays, de baisse de fiscalité pour les entreprises et
les riches. Ce n’est évidemment pas un canton comme
Neuchâtel qui influence la conjoncture mondiale, mais chaque
pays, chaque région, joue le même jeu, et les
multinationales se font un malin plaisir de se déplacer et de
négocier des soutiens et des exonérations
d’impôts.

De nombreuses entreprises se sont installées dans le canton,
profitant des exonérations fiscales mais aussi d’un bassin
de main-d’œuvre disponible très intéressant
à cause de la proximité de la frontière; plusieurs
d’entre elles sont aussi reparties une fois les
exonérations arrivées à leur terme.

solidaritéS a toujours combattu les exonérations
d’impôts pour les entreprises qui souhaitent
s’installer dans le canton, et cela depuis les premières
propositions issues du Parti socialiste dans les années 70. Tout
soutien ou aide doit être à nos yeux conditionné
à des contreparties sociales et écologiques. Lors du
prochain débat au Grand Conseil, nous déposerons un
postulat pour une promotion économique au service de
développement durable et au service d’une politique
sociale. Nous demanderons  donc au Conseil d’Etat de voir
comment il peut mettre en place une politique respectant deux principes
fondamentaux:

1.    Egalité devant l’impôt pour
toutes les entreprises: suppression de toute exonération fiscale;

2.    Soutiens à des investissements et à
la création d’entreprises strictement conditionnés
par:

•    la signature d’une convention collective avec les syndicats;
•    l’existence d’un salaire minimum de 4000 francs nets, 13 fois par an;
•    la mise à disposition de places
d’apprentissage, de stages ou d’emplois pour des personnes
qui cherchent à sortir de l’aide sociale (ou ne pas y
tomber!)
•    une production organisée dans le respect de la santé et de l’environnement.

Le jeu de la sous-enchère fiscale n’a que trop duré
dans le canton. Notre véritable richesse -la formation, la
recherche et le développement durable – doit être mieux
soutenue; c’est là que la promotion économique doit
chercher son fondement, non dans ces cadeaux, toujours plus gros,
qu’exigent de trop nombreux chefs d’entreprise sans
scrupules. 

Marianne Ebel