Deux questions à Rémy Pagani

Deux questions à Rémy Pagani

L’assemblée
générale de solidaritéS soutient sans
réserve le mouvement du personnel de la Ville.


Notre camarade Rémy Pagani est
membre du Conseil Administratif. Nous lui avons demandé comment
il entendait se battre pour soutenir ses revendications
légitimes au sein du CA (réd.)

• «Comment interpréter l’attitude de
Rémy Pagani?», écrit la Tribune de Genève du
15 novembre, qui jette le doute sur ton soutien aux revendications du
personnel. Peux-tu clarifier ce point?

Ce que j’ai défendu depuis le début, c’est le
remplacement du système désuet de progression des
salaires au mérite, en vigueur en Ville, par un système
transparent: «une classe, une fonction». Il semble que ce
point soit actuellement acquis. Par ailleurs, j’ai affirmé
qu’il ne peut y avoir de négocications sérieuses
sur l’avenir sans respect des mécanismes statutaires en
vigueur et que toute réforme du statut à venir doit
maintenir les avantages acquis pour tout le monde. Je suis contre les
soi-disant «opérations blanches» qui font payer les
améliorations accordées à une catégorie par
des dégradations aux dépens d’une autre. Cela ne
conduit qu’à diviser le personnel.

•Mais tu participes aux négociations en cours, alors que tes positions sont minoritaires au sein du CA?

Mes positions sont bien connues et, au besoin, je les rappellerai. Pour
être clair, je ne suis pas seulement pour le maintien des
salaires et des droits acquis, mais pour des améliorations du
statut qui se justifient pleinement. Si l’on veut un
«statut progressiste et social», comme le CA l’a
affirmé le 21 novembre, et par-là améliorer aussi
les prestations de la Ville à la population, cela a
nécessairement un coût et nécessite une
augmentation de la masse salariale. On n’y coupe pas!

C’est pourquoi la mobilisation actuelle du personnel joue aussi
un rôle clé dans cette négociation. Elle aidera
peut-être certains à abandonner une attitude un brin
idéologique qui consiste à prétendre qu’on
peut «faire toujours plus avec toujours moins»… On
voit ce que ça donne au Conseil d’Etat!


Et à propos de l’âge de la retraite

Un projet de passage de la retraite de 62 à 64 ans a
été avalisé par la majorité du CA , dans le
cadre des projets de réforme «structurelle» de la
caisse de pension de la Ville?

Rémy Pagani: J’ai
clairement pris position contre cette idée et je suis prêt
à le défendre publiquement! Elle irait dans le sens
d’une régression sociale. Elle s’inscrit en faux
contre ce que propose l’initiative de l’USS sur laquelle on
vote en ce moment, qui permettrait de toucher l’AVS à 62
ans.

Elle est en outre indéfendable du point de vue de
l’emploi… En matière de caisse de pension, les
«mesures structurelles» indispensables, que la crise
financière en cours à remis de manière brutale
à l’ordre du jour en balayant des centaines de millions de
fonds «capitalisés» par les salarié-e-s, sont
à chercher du côté d’un renforcement de la
solidarité et de la répartition. Ceci sur le
modèle de l’AVS, plutôt qu’en touchant
à l’âge de la retraite. De toute façon, ce
sont les citoyen-ne-s de la Ville de Genève qui devront
probablement se prononcer en dernière instance, puisqu’il
y un référendum possible à la clé.