Un cursus anglais jusqu’au bac : 100 % privée, mais soutenue par l’Etat

Un cursus anglais jusqu’au bac : 100 % privée, mais soutenue par l’Etat

La St George’s School, une école privée anglophone
présente aussi dans le canton de Vaud, annonce l’ouverture
en ville de Neuchâtel d’une filière du secondaire 1
et 2 pour la rentrée 2008. Lors du dernier Grand Conseil,
Marianne Ebel (députée de solidaritéS) a
demandé au Conseil d’Etat d’expliquer pourquoi ce
n’est pas l’école publique neuchâteloise qui
s’est vue confier le mandat d’une école bilingue
français-anglais; elle s’est aussi inquiétée
du type de soutiens dont bénéficiera cette école
et de la façon dont les enfants éduqués dans une
école anglophone seront intégrés dans le canton.
C’est Bernard Soguel (PS), le conseiller d’Etat responsable
du département de l’économie et non la
conseillère d’Etat en charge de l’instruction
publique qui s’est levé pour répondre. Tout un
symbole: c’est par la promotion économique que les
écoles privées vont se développer dans le
canton…

En rappelant, qu’au nom de la protection des données, il
ne pouvait pas répondre aux questions portant sur le type
d’aide que le canton apportera à cette école
privée, le conseiller d’Etat s’est réjoui de
l’ouverture de la St George’s School, qui complètera
l’offre déjà assurée au niveau primaire par
l’International School of Neuchâtel, Montessori Method. Il
a assuré que la St George’s School ne
bénéficiera ni d’une aide directe, ni
d’allègements fiscaux, mais a précisé que
pour le reste, comme pour tous les soutiens de la promotion
économique aux entreprises, il ne pouvait pas entrer dans le
détail de l’aide apportée.

Qu’une école qui sélectionne son accès par
l’argent puisse bénéficier du soutien de
l’Etat pose problème. Plutôt que de favoriser le
développement et le champ d’action de l’école
publique, le Conseil d’Etat préfère apporter son
soutien à une école privée qui développera
son enseignement en dehors des normes et des programmes officiels. Et
qu’en sera-t-il des conditions de travail du corps professoral?
Cette école respectera-t-elle les normes salariales et la Loi
sur le travail? Autant de questions, laissées sans
réponse, et qui s’inscrivent dans le débat national
sur la privatisation de l’école, que certains notables
socialistes défendent ardemment au nom de la liberté de
choisir son école…

Henri Vuillomenet