Le GSsA à l’initiative... contre les nouveaux de combat

Le GSsA à l’initiative… contre les nouveaux de combat

A l’époque de la guerre
froide, la menace d’une invasion militaire soviétique a
servi de justification pour l’achat des Vampires, des Venoms, des
Hunters, des Mirages et des Tigers…. Au début des
années nonante, les guerres dans l’ex-Yougoslavie ont
servi d’épouvantail pour faire pencher une majorité
de votant-e-s en faveur de l’achat des F/A-18.

L’initiative populaire fédérale que lance le GSsA
aujourd’hui doit permettre une remise en cause d’une
politique de «sécurité» qui continue à
moderniser son arsenal de guerre, en l’occurrence avec de
nouveaux avions de combat, alors que la Suisse n’est pas
menacée militairement.

Aujourd’hui, l’initiative conteste le besoin pour la Suisse
de se doter de nouveaux avions de combat pour faire face à une
«attaque terroriste». Comme on l’a entendu lors de la
campagne sur l’initiative contre le bruit des avions dans les
zones touristiques, la menace terroriste se trouve en effet au centre
de l’argumentation du DDPS en faveur d’une aviation
militaire «crédible»: «La sauvegarde de la
souveraineté aérienne implique la défense de notre
espace aérien contre une attaque militaire ou terroriste.
[…] L’armée garantit la sécurité
locale de l’espace aérien lors
d’évènements particuliers tels le Forum
économique mondial ou l’EURO 2008.»1

Quelle est la portée de la menace terroriste ?

Nous estimons que la sécurité des habitant-e-s de la
Suisse est bien plus sérieusement menacée par des
phénomènes globaux comme la pauvreté, les
changements climatiques ou encore le réarmement. Une politique
étrangère solidaire, basée sur la défense
des droits humains et du droit international est nécessaire pour
éviter d’impliquer la Suisse dans la «guerre globale
et permanente contre le terrorisme».

Même en supposant la pertinence de la menace terroriste, il faut
se demander si l’aviation militaire peut la contrer. Or, tout
d’abord, il faut admettre que les scénarios
d’attentats terroristes contre lesquels l’aviation
militaire est impuissante sont infiniment plus nombreux que ceux qui
pourraient être empêchés par celle-ci.
Ensuite, est-il justifiable que l’aviation militaire abatte un
avion civil avec des passagers innocents pour empêcher un
attentat? En Allemagne, la Cour constitutionnelle a répondu
négativement à cette question.2 En Suisse,
aujourd’hui même, le conseiller national antimilitariste Jo
Lang va déposer une motion au parlement demandant
l’interdiction d’abattre des avions civils transportant des
passagers-ères innocents.

Enfin, lors de la campagne pour la votation sur l’initiative de
Franz Weber, on a entendu Samuel Schmid affirmer que «sans
aviation militaire crédible, la Suisse ne pourrait pas organiser
des évènements comme l’EURO 08». Les
initiant-e-s demandent à M. Schmid et à tous ceux et
celles qui partagent sa logique de nous expliquer pourquoi la Suisse
aurait-elle besoin de quatre fois plus d’avions de combat par km2
que l’Autriche, pour organiser le même EURO 08. 

Tobia Schnebli • GSsA

1 Citations extraites des explications du Conseil
fédéral dans la brochure de votation du 24 février
2008 sur l’initiative contre le bruit des avions de combat. [En
cas d’acceptation de l’initiative] «les Forces
aériennes ne pourraient plus assurer la sécurité
du trafic aérien et sauvegarder la souveraineté
aérienne de manière crédible. Accepter
l’initiative pourrait donc en définitive compromettre la
sauvegarde de la souveraineté de la Suisse.»

2 Bundesverfassungsgericht, 15. 2. 2006.


Arguments essentiels pour faire signer l’initiative

En décembre 2007, le Parlement a approuvé un
crédit d’étude de 8 millions pour préparer
l’achat de nouveaux avions de combat. Le choix du modèle
et la décision finale de l’achat est prévue pour
2010.

L’initiative populaire fédérale est
nécessaire pour permettre au peuple de se prononcer sur cet
achat. Les référendums contre des achats
d’armements ne sont en effet pas possibles…

L’initiative contre de nouveaux avions de combat demande un
moratoire pour suspendre tout nouvel achat pendant dix ans,
jusqu’à la fin 2019. Le projet d’achat du
Département de la défense (DDPS) est absurde du point de
vue de la politique de sécurité, il donne un signal
préjudiciable à  la politique de paix et constitue
un scandale du point de vue financier. Ensemble nous voulons
empêcher ce réarmement qui coûtera des milliards
à  la Suisse!

Réarmement mondial

En 2006, on a dépensé dans le monde plus de 1200
milliards de dollars US pour l’armement, ce qui représente
une augmentation de 40% depuis dix ans. Seulement 5% de ce montant
serait nécessaire pour réduire de moitié la
pauvreté globale (l’objectif du Millénium de
l’ONU). Avec l’achat de nouveaux avions de combat, la
Suisse suivrait pleinement cette tendance absurde au réarmement
global permettant aux industries de l’armement de réaliser
d’énormes profits. Trois fabricants d’armement
essaient de décrocher le contrat chiffré en milliards: le
suédois SAAB avec le modèle Gripen, le consortium
franco-allemand EADS avec l’Eurofighter et le français
Dassault avec le Rafale.

Effets désastreux pour la politique de paix

Au lieu de participer au réarmement mondial, la Suisse devrait
au contraire s’engager davantage pour une vraie politique de
paix, pour répondre aux réelles menaces globales que
constituent la pauvreté, la faim et la dégradation de
l’environnement. Même si l’armée ne
l’avoue pas ouvertement, l’achat des nouveaux avions de
combat rapprocherait la Suisse de l’OTAN, une alliance militaire
offensive. D’après les projets du DDPS, les nouveaux
avions de combat devraient être armés de missiles air-sol.
L’armée veut ces nouveaux avions pour pouvoir participer
à des opérations «robustes» de soutien
à la paix à l’étranger. Ce ne sont toutefois
pas les guerres de l’OTAN qui apportent la paix, comme le montre
bien le cas de l’Afghanistan.

Argent de la collectivité gaspillé à coups de milliards

Les coûts pour l’achat des nouveaux avions de combat sont
de l’ordre de deux à trois milliards de francs. A cette
somme il faut ajouter les coûts d’exercice,
d’entretien et d’«améliorations»
périodiques destinées à augmenter les
capacités de combat des avions. Les nouveaux avions de combat
vont coûter au moins six milliards de francs pour
l’ensemble de leur période d’utilisation.

Une armée de l’air déjà surdimensionnée

Aujourd’hui l’armée de l’air helvétique
dispose déjà de quatre fois plus d’avions de combat
par rapport à la même surface que d’autres pays
européens comparables comme l’Autriche, la Finlande et la
Suède qui sont aussi des pays neutres et non membres
d’alliances militaires.

Avec ses 33 avions de combat du type F/A-18 et presque 0,8 avion pour
100 km2, la Suisse a donc déjà déjà une
armée de l’air surdimensionnée.

Avec l’achat de nouveaux avions cette disproportion serait encore plus grande…

 (ts)

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Groupe pour une Suisse sans armée
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1211 Genève 8
Tél: +41 22 320 46 76
Mail: gssa@gssa.ch
Initiative également téléchargeable sur: www.solidarites.ch