Résultats des élections communales du 27 avril

Résultats des élections communales du 27 avril
le PS perd des plumes

Les villes restent à gauche,
assez nettement. Les campagnes sont toujours ancrées bien
à droite. Globalement, le PS recule quelque peu, dans les villes
comme à la campagne, au profit principalement des Verts et du
POP dans les montagnes… En ville de Neuchâtel,
solidaritéS présentait une liste de 19 candidat-e-s au
Conseil Général (législatif). Nous avions deux
élu-e-s, nous en avons maintenant 3 (sur 41). Il y avait
apparentement des listes à gauche comme à droite

En ce qui concerne les exécutifs, il n’y a pas de
changement. Daniel Perdrizat, candidat sortant de solidaritéS, a
été largement réélu en ville de
Neuchâtel, sur une liste unique POP, Verts, solidaritéS
(il obtient 2446 voix, la candidate Verts qui le suit en obtient 1490).
Le POP conserve son élu à La Chaux-de-Fonds et ses trois
élus au Locle.

Le POP a progressé fortement au Locle et à La
Chaux-de-Fonds. C’est son engagement pour la défense du
haut du canton qui lui a permis de reprendre des voix au parti
socialiste.

Les Verts ont progressé légèrement dans les villes
et ils ont présenté pour la première fois des
listes dans plusieurs petites communes, ce qui leur a permis de rentrer
dans les conseils généraux de ces localités en
prenant des sièges au parti socialiste. Par contre, ils
n’obtiennent pas de sièges dans les exécutifs des
villes, contrairement à leur objectif annoncé.

A l’extrême droite, l’UDC qui avait fait son
entrée en force il y a 4 ans dans les villes recule (elle
n’a pas trouvé de candidats pour se présenter au
Locle!) et rate son entrée au conseil communal de
Neuchâtel.

Le PS paye (à un prix peu élevé) la politique du
Conseil d’Etat, où il est majoritaire et où il
rétablit l’équilibre des finances sur le dos des
plus faibles et des employé-e-s de l’Etat. Les
récentes décisions concernant le déplacement du
Locle à Neuchâtel de la HESArc et les menaces qui ont
plané sur l’Hôpital de la Chaux-de-Fonds a
ranimé un clivage montagnes-littoral qui a également
pesé dans les urnes en faveur du POP des montagnes et aux
dépens du PS.


Les résultats présentés ici sont ceux des villes,
mais dans toutes les autres localités le résultat est
inversé et la droite domine largement.

Les yeux sont maintenant tournés vers les élections
cantonales du printemps 2009 où la politique menée par le
Conseil d’Etat PS-Verts sera au centre du débat. La
contestation dans la rue de cette politique est restée trop
faible pour l’infléchir vraiment, mais le
mécontentement est bien là.

Le canton reste coupé électoralement en deux parties, 50
% à droite 50 % à gauche (le Grand Conseil sortant est
majoritairement à gauche d’un siège) et la coupure
ville-campagne reste nette. Le renforcement des forces contestant la
politique du Conseil d’Etat d’un point de vue social
arrivera-t-il à compenser les pertes du PS? Voilà
l’enjeu des prochaines échéances électorales.

Henri Vuillomenet


Une participation qui reste faible

Tout est fait pour faciliter le vote. Les électeurs-trices
reçoivent leur bulletin à la maison et peuvent voter
durant 3 semaines! Le taux de participation cantonal est de 39.7%. Pour
les immigré-e-s porteurs d’un permis C, il est de 24.5%,
en augmentation. Les moins de 40 ans ont le taux le plus faible de
participation (moins de 30 %) et seuls les 60-80 ans dépassent
les 50 % de participation. Cela démontre que l’enjeu des
élections apparaît faible aux yeux de la population et
qu’en particulier les jeunes ne croient pas en l’action de
l’Etat pour changer leur situation. Cela reflète aussi une
dépolitisation propre à une société
où il n’y a pas un mouvement social porteur
d’espérances de changement. A nous d’y travailler !

Exécutifs communaux: quel système d’élections ?

Le débat sur le mode d’élection des
exécutifs ressurgit. L’élection à la
proportionnelle a été introduite pour la première
fois il y a 4 ans. Le PS avait, par voie d’initiatives largement
soutenues en votations populaires, introduit l’élection
des exécutifs, dans les villes, au système proportionnel.

Les conseils communaux étant formés de 5 élu-e-s,
une liste doit donc réaliser environ 20 % des voix pour obtenir
un siège. Nous avions combattu ces initiatives qui supposent le
partage du pouvoir communal entre tous les partis et donc un consensus
général de gestion soumise au centre dominant (ps,
rad-lib).

Aujourd’hui des membres éminents du parti
radical-libéral semblent vouloir prendre l’initiative de
remettre en cause ce système en faveur d’un système
majoritaire à deux tours, ce qui ne changera pas le
système de consensus, mais renforcera la personnalisation de
l’élection (quoiqu’en la matière les
dernières élections ont fait fort !). Le PS est
probablement un peu emprunté, car il voit bien que le
résultat de son initiative c’est de permettre des
opérations comme celle du parti libéral à La
Chaux-de-Fonds qui fera finalement siéger le deuxième
vient-ensuite sur la liste électorale, suite à des
désistements en cascade!

Pour nous, l’essentiel n’est pas le système
électoral, c’est une politique en faveur de la justice
sociale et de l’égalité, qui passe par un
renforcement de la capacité de lutte des travailleurs-euses et
l’affirmation d’un mouvement social contre la politique
libérale des gouvernements succssifs du canton, quelle que soit
leur couleur politique.