Pas de pub commerciale en Ville de Lausanne

Pas de pub commerciale en Ville de Lausanne



En mars 2008 une motion, signée
par des conseillers communaux d’A Gauche toute! (POP&Gauche
en mouvement et solidaritéS), a été
déposée au législatif de la Ville de Lausanne pour
demander à la Municipalité de présenter dans les
meilleurs délais une politique d’affichage sur le domaine
public visant à bannir la publicité commerciale, en
particulier sur les espaces muraux.

Pour ce faire, l’exécutif de Lausanne est invité
à résilier pour leurs échéances tous les
contrats conclus avec des sociétés privées
d’affichage. La Municipalité devrait également
immédiatement prendre contact avec les sociétés de
transports publics pour qu’elles appliquent à tous les
moyens de transport (bus, métro, notamment), dans l’espace
de la cité, une interdiction de toute publicité
commerciale.

Pour une politique publique d’affichage libre et gratuit

A Gauche toute! propose la mise en place d’une politique publique
d’affichage dont les principes sont la liberté et la
gratuité ainsi qu’une priorité donnée
à l’expression  plurielle des habitant-e-s de la
cité, en particulier des jeunes, des associations de quartiers
et des écoles. La ville de Lausanne est appelée à
développer un affichage s’intégrant, sur un plan
artistique, à l’espace urbain et utilisant des
matériaux respectueux de l’environnement. Une charte
publique d’affichage doit être discutée et
adoptée démocratiquement, comprenant des règles
telles que l’interdiction de toute forme de sexisme, de racisme,
d’homophobie et d’incitation à des comportements
dégradants ou punissables pénalement. Un certain nombre
d’emplacements seront réservés à
l’affichage culturel, sportif, associatif et politique.

Contre la jungle publicitaire!

Les affiches publicitaires commerciales envahissent les rues, les
palissades, les bus et tout l’espace public. Il y a ainsi plus de
3500 panneaux et caissons lumineux en ville de Lausanne. Ces affiches
quadrillent les rues et jalonnent les cheminements piétonniers.
Dans cette jungle, s’applique la loi du «qui paie,
commande». L’espace public est soumis à la dictature
de la marchandisation: il s’agit de vendre à tout prix,
les images publicitaires étant un support pour les produits que
l’on incite à acheter.

Cette invasion de la publicité est le reflet d’une
société où la consommation, réelle ou
fantasmée, devient l’unique objet vers lequel les femmes
et les hommes devraient tendre. La publicité constitue
évidemment une forme de gaspillage important des ressources
limitées de la planète. Des centaines de millions
d’hectares de forêts sont abattus tous les ans dans le
monde pour imprimer aussi bien la masse croissante de prospectus
publicitaires, encombrant nos boîtes à lettre, que les
affiches qui couvrent les murs de nos rues et cachent nos paysages.
Combien de tonnes de déchets sont produits par cette
activité? Combien de centaines de milliers, voir de millions, de
kilowattheures (kWh) d’électricité sont
dépensées et gaspillées annuellement par les
publicités en néon de Zurich à Paris, de Lausanne
à New York?

La ville de Sao Paolo au Brésil a pris récemment la
décision de supprimer l’affichage commercial. Si
l’on prend au sérieux – et non comme un gadget
écologique – le «développement durable» et
ses impératifs, la publicité commerciale doit être
bannie. Elle joue en effet un rôle important dans la production
consumériste de la demande, créant de faux
«besoins» et stimulant des habitudes compulsives de
consommation, en totale contradiction avec le maintien de
l’équilibre écologique de la planète. Mettre
des limites à cette agression publicitaire est un
impératif écologique, politique et moral pour celles et
ceux qui luttent contre la destruction de notre environnement naturel
et humain.

Jean-Michel Dolivo