Gymnase de Morges: boycott annoncé du réfectoire

Gymnase de Morges: boycott annoncé du réfectoire

Nourriture industrielle, produits
décongelés, les réfectoires des écoles de
l’Etat de Vaud, certains d’entre eux du moins, laissent
à désirer. Derrière le label «fourchette
verte», peu de résultats et surtout beaucoup
d’attentes. Par un boycott les 28 et 29 février,
voté par l’écrasante majorité de leurs
délégués, les gymnasien-ne-s de Morges se
préparent à le dire clairement.

Réveillés par l’inflation des prix de la
rentrée civile 2008, les étudiants du gymnase de Morges
s’irritent de la quantité de défauts de leur
cafétéria.

En effet, privatisée, cette dernière ne
s’éloigne qu’en de rares occasions de ce
qu’une grande surface commerciale aurait à nous offrir. Et
il suffit pour cela de la comparer au réfectoire de
l’Ecole d’agriculture, qui se trouve à vingt
mètres. Celui-ci offre un plat complet, un buffet de salade
à gogo, des produits de la région, de l’eau et du
jus de pommes à volonté, le tout pour 9 francs. La
cafétéria Novae, pour le même prix, offre le plat
«fourchette verte», sans la boisson (qui coûte 2,50
francs), sans salade, sans dessert, ce qui contraint souvent les
étudiants à aller racheter un pain au chocolat (que
l’on met volontiers dans le micro-ondes pour le ramollir un peu)
à 15 heures, faute d’être rassasié.

«Tous au réfectoire de l’agriculture»,
diraient certains. Mais voilà, celui-ci est saturé et ne
peut offrir à tous un repas sain et complet. Et quand bien
même ce serait le cas, il s’agit de réfléchir
sur ce que l’Etat met à disposition des étudiants,
par le truchement de l’entreprise Novae.

L’Etat ne devrait-il pas montrer l’exemple en terme
d’alimentation fraîche, saine, bon marché et
régionale? Le service minimum de la formation n’est-il pas
d’éloigner des usagers la course au profit et de les
protéger de l’inflation déjà difficile
à assumer au quotidien? C’est en tout cas ce qui se dit au
gymnase de Morges.

Cependant, que personne n’aille croire que le boycott
décrété par l’assemblée des
délégué-e-s soit dû à un manque de
communication. En effet, la directrice, Véronique Mariani,
s’était déjà montrée très
ouverte à la négociation et prête à discuter
des problèmes. Mais c’est dans la volonté
d’offrir à toutes et tous un moyen d’exprimer son
indignation, de revendiquer des améliorations, que cet acte se
fonde. En effet, au lieu de chercher prioritairement à
régler le problème en petit comité autour
d’une table, il paraît fondamental d’organiser
d’abord l’expression démocratique de toutes et tous.

Loin des grandes luttes sociales ou politiques, un problème de
la vie quotidienne, banal, peut aussi être le lieu de
l’apprentissage de l’action collective et de la
démocratie. Pas si banal, après tout…

    Pierre Conscience