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N° 119 (19/12/2007). A la une: UBS: des moutons noirs dans la rue!
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Lien direct: https://www.solidarites.ch/journal/d/article/3210
En mouvement
Ford Saint-Petersbourg: solidarité avec une grève décisive !
La grève à l’usine Ford-Vsevolozhsk, près de Saint-Pétersbourg, a commencé le 19 novembre à minuit, après quatre mois de négociations infructueuses avec la direction. Principales exigences des salarié-e-s: augmentation des salaires de 30%, amélioration des conditions de travail et renégociation de la convention collective. Initialement, la direction avait refusé de négocier «pendant une grève ou sous sa menace». Cependant, après une semaine d’arrêt de travail, elle ne pouvait plus compenser la chute de la production par des stocks. C’est pourquoi elle a offert une augmentation de salaires de 11% au 1er mars 2008, alors que le taux d’inflation de décembre atteignnait déjà 11,5%, dépassant la «générosité» de Ford. Le Syndicat interrégional des travailleurs de l’automobile (SITA) a rejeté cette offre…Trois semaines de grève c’est un bail pour la Russie. Cela, non seulement, parce que les grèves sont souvent déclarées illégales par les tribunaux, mais aussi parce les salaires actuels permettent à peine de vivre. Dans cette situation, le syndicat a fait le choix de suspendre la grève pour la majorité des 1500 travailleurs-euses après trois jours, tandis que 350 militant-e-s maintenaient le mouvement, empêchant toujours l’entreprise de tourner. Ces derniers étaient soutenus par le syndicat, tandis que les autres touchaient les deux tiers de leur salaire, puisqu’ils étaient réduits de facto au chômage technique.
Le 28 novembre, la direction a tenté de relancer la production, mais il s’est révélé impossible d’organiser un travail normal: durant le premier jour, 66 voitures seulement ont été assemblées (contre 350 en temps normal). Et aucun de ces 66 véhicules n’a passé le contrôle de qualité, ce département étant paralysé… En même temps, les travailleurs-euses ont commencé à se remettre spontanément en grève. Aujourd’hui, environ 800 ouvriers-ères sont en grève. Chaque jour, le syndicat reçoit 30 à 40 messages d’adhésion à la grève. Enfin, 600 personnes sont toujours abstentes du travail, sous différents prétextes, ne touchant ainsi que les deux tiers de leur salaire.
Le 11 décembre, la direction a tenté de reprendre la production de nuit en faisant beaucoup de bruit autour de cela. Cette «équipe» a monté 40 voitures (contre 90 normalement). Au total, 117 véhicules sont ainsi sortis des lignes d’assemblage. Mais le syndicat affirme qu’une production réduite des deux tiers, dont la quasitotalité est défectueuse, peut difficilement être considérée comme «un retour au fonctionnement normal de l’usine».
Aujourd’hui, les faits sont là: Ford-Vsevolozhsk est en grève. Et le résultat de cette grève déterminera bien des choses, au-delà des salaires des ouvriers-ères de cette unité. Les travailleurs-euses russes de toutes les régions ont les yeux rivés sur l’entreprise de la région Saint-Pétersbourg. La victoire de ceux de Ford serait une victoire d’ensemble et un puissant encouragement pour le mouvement ouvrier de Russie.
Les grévistes reçoivent une compensation de 500 roubles (20 dollars) par jour d’un fonds spécial de solidarité. Ceux et celles qui gardent un revenu réduit touchent des allocations spéciales pour parents célibataires ou familles nombreuses. Mais le syndicat résiste dans une situation extrêmement difficile – les gens sont prêts à se battre jusqu’à la fin, mais ils souffrent d’un manque tragique d’argent. Vous pouvez les aider en envoyant repidement vos dons, même modestes, à solidaritéS avec la mention «soutien aux grévistes de Ford-Russie». Nous les ferons parvenir au Syndicat interrégional des travailleurs de l’automobile de Russie.
D’après un message de l’organisation anticapitaliste russe Vperiod
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