Contre la mainmise néolibérale...

Contre la mainmise néolibérale…
Signez les référendums HUG – TPG – SIG!

Le parlement genevois a voté
fin novembre trois lois dangereuses et antidémocratiques.
Calquées sur un même moule technocratique et
néolibéral, inspiré du privé, ces lois
sapent encore plus les possibilités de contrôle
démocratique sur les Transports publics genevois (TPG), les
Hôpitaux universitaires genevois (HUG) et les Services
Industriels (SIG).

La droite brandit son slogan éculé d’une
«dépolitisation» des conseils d’administration
de ces établissements publics. Mais, en réalité,
ces lois visent à les «repolitiser» de
manière homogène à droite, en y supprimant la
représentation actuelle d’élu-e-s de partis
minoritaires. La désignation par le parlement des
représentants dans ces conseils sera livrée à la
seule majorité de droite, qui choisira ses poulains, au service
d’une politique de réduction des prestations, menée
à l’abri d’un manque de transparence renforcé.

Par ces lois, la droite veut abolir une réforme, proposée
par la gauche de gauche et votée sous la majorité dite
«alternative» de 1997 à 2001, qui avait
assuré au sein de ces conseils une représentation moins
monocolore, en prévoyant l’élection d’un
membre par parti du Grand Conseil et en renforçant la
représentation du personnel, qui assure la marche au quotidien
de ces établissements publics.

L’«exemple» de la Banque cantonale

Aujourd’hui, une droite genevoise arrogante veut
reconquérir son monopole passé, en excluant les
antilibéraux de ces conseils et en réduisant radicalement
la représentation du personnel.

La Ville de Genève, qui a le tort, aux yeux de la droite,
d’avoir une majorité différente de celle du canton,
voit aussi fondre sa représentation. Quant aux usagers, leur
participation directe n’est même pas envisagée,
alors que pour les hôpitaux par exemple, il faudrait assurer une
représentation des patient-e-s et de leurs organisations, bien
plus légitime que celle des assureurs privés.

Rappelons que c’est le slogan, ressuscité par la droite,
de la «dépolitisation», qui avait été
brandi en 1998 par les anciens dirigeants de la Banque Cantonale (BCGe)
pour mettre en échec notre projet d’ouverture de son
conseil d’administration à des forces critiques et
préserver leur «pré carré».
L’ancienne direction de la BCGe avait même lancé un
«référendum maison», qu’elle faisait
signer par ses employé-e-s au guichets, pour arriver à
cette fin! Or sa gestion «dépolitisée» et
«professionnelle» s’est traduite par une facture de
plusieurs milliards pour le sauvetage de la Banque aux frais de la
collectivité.

Des lois à la sauce OCDE, FMI & Co

La droite veut truster la représentation dans ces conseils
d’administration: un affaiblissement du contrôle
démocratique et un pas de plus dans la marche vers la
privatisation de ces régies publiques. Ce n’est pas un
hasard si, à l’appui de ces projets de loi, elle invoque
les un rapport du «Groupe de travail sur la
privatisation…» de l’OCDE, comprenant des
représentants de la Banque mondiale et du FMI,
spécialistes en matière de politiques
néolibérales et antisociales, catastrophiquespour les
populations et pour l’environnement. Si ces lois passent la
rampe, santé, énergie et transports seront toujours plus
soumis aux seules «lois du marché»: une santé
à deux vitesses, une politique énergétique
libérale et pronucléaire et un frein au
développement des transports en commun… voilà ce
qu’on peut en attendre!

De plus, si les règles de représentation proportionnelle
sont remises en cause aux HUG, SIG et TPG, bien d’autres
instances seront passées à la même moulinette,
comme c’est déjà le cas à l’Hospice
général… Commissions extraparlementaires, conseils de
fondation en matière de logement, comités de caisse de
pension… sont dans le collimateur.

L’exemple de l’initiative «Eau-Energie»

solidaritéS s’est donc engagé dans cette triple
bataille référendaire, dans le cadre d’un large
front comprenant les syndicats (SIT, SSP, SEV, Cartel… notamment),
l’ensemble des partis et organisations de gauche, ainsi que les
Verts, mais aussi des associations ou groupes comme ContrAtom et le
Forum Santé…

Ce vote peut être gagné, dans la foulée du
succès de l’initiative 126 pour le maintien d’un
monopole de service public des SIG sur l’eau et
l’électricité. Ceci à condition de mener une
réelle campagne de terrain, clairement antilibérale,
à condition aussi de faire d’abord aboutir les
référendums en récoltant… plus de 3×7000
signatures valables, ceci avant le 21 janvier!

Or la tâche est rude, le délai référendaire
tombe en plein sur le Fêtes, les températures dans sont
glaciales et les secrétariats syndicaux et de partis ont
tendance à se mettre aux abonnés absents… Nous invitons
donc nos lecteurs-trices genevois à récolter autour
d’eux les 3×5 signatures possibles sur la carte-réponse
encartée dans ce journal et à nous les renvoyer
rapidement!

Pierre Vanek