Déclaration du Parti du travail du Pakistan

Déclaration du Parti du travail du Pakistan

Le Parti du travail du Pakistan (LPP) [gauche anticapitaliste, ndlr]
rejette la prétention du général Musharraf, selon
lequel l’état d’urgence a été
levé le 15 décembre. La Constitution a été
amendée et toutes les mesures répressives maintenues par
décret. Les actes du général Musharraf, tout au
long des 42 jours «d’urgence» ne peuvent être
portés devant la justice (…).

La levée de l’état d’urgence est
entâchée par plus de 10’000 arrestations
d’avocats, de militante-s politiques et
d’étudiant-e-s. Des milliers de personnes ont
été contraintes à la clandestinité sous a
menace d’une arrestation. Des centaines ont été
brutalement battues. Des dirigeants de la magistrature et du barreau
sont encore détenus. Le but principal de l’état
d’urgence était de se débarrasser d’une
justice indépendante. Cette mission a été
accomplie en sélectionnant de nouveaux juges aux ordres pour la
Cour suprême et les Hautes Cours. L’ensemble des mesures
répressives, dicatoriales, non démocratiques, brutales et
injustifiées, adoptées par le général
Musharraf depuis le 3 novembre, ont été
«légalisées». (…)

Un ordre imposé par le commendant-en-chef de
l’armée ne peut être décrit que comme la Loi
martiale. Aucune manifestation n’a été
autorisée. L’ensemble des médias
électroniques et imprimés ont été mis sous
surveillance et certains d’entre eux complètement
fermés. Les chaînes de télévision
indépendantes ont été suspendues pendant un mois,
et GEO, la plus populaire d’entre elles, l’est toujours.
(…)

La convocation d’élections pendant l’état
d’urgence a représenté une autre manoeuvre
politique pour calmer l’opposition internationale montante contre
le régime militaire. Les élections
générales du 8 janvier, avec toutes les mesures
répressives garanties par une constitution amendée, ne
donnent pas des chances égales à toutes les forces
intéressées. Ces élections, supervisées par
le nouveau gouvernement des mêmes partisans de Musharraf, par une
justice et une Commission électorale aux ordres, ne seront ni
équitables ni libres.

Le boycott de ces élections est la seule option laissée
à une opposition véritable au général
Musharraf. Annoncé par 25 partis politiques à
l’appel du Conseil du barreau du Pakistan, il est la bonne
stratégie pour poursuivre la lutte en vue de la restauration de
la démocratie et de l’indépendance de la justice.
Sans le rétablissement des juges qui ont refusé de
prêter serment durant l’Ordre constitutionnel provisoire,
il ne peut y avoir de garanties d’élections
générales libres et équitables.

Le Parti du travail du Pakistan (LPP) combattra aux côtés
des autres forces politiques et des organisations de la
société civile pour la fin immédiate du
règne du général Musharraf. (…)

(Notre trad.), 16 décembre 2007