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N° 119 (19/12/2007). A la une: UBS: des moutons noirs dans la rue!
p. 10
Lien direct: https://www.solidarites.ch/journal/d/article/3197
International
Déclaration du Parti du travail du Pakistan
Le Parti du travail du Pakistan (LPP) [gauche anticapitaliste, ndlr] rejette la prétention du général Musharraf, selon lequel l’état d’urgence a été levé le 15 décembre. La Constitution a été amendée et toutes les mesures répressives maintenues par décret. Les actes du général Musharraf, tout au long des 42 jours «d’urgence» ne peuvent être portés devant la justice (…).La levée de l’état d’urgence est entâchée par plus de 10’000 arrestations d’avocats, de militante-s politiques et d’étudiant-e-s. Des milliers de personnes ont été contraintes à la clandestinité sous a menace d’une arrestation. Des centaines ont été brutalement battues. Des dirigeants de la magistrature et du barreau sont encore détenus. Le but principal de l’état d’urgence était de se débarrasser d’une justice indépendante. Cette mission a été accomplie en sélectionnant de nouveaux juges aux ordres pour la Cour suprême et les Hautes Cours. L’ensemble des mesures répressives, dicatoriales, non démocratiques, brutales et injustifiées, adoptées par le général Musharraf depuis le 3 novembre, ont été «légalisées». (…)
Un ordre imposé par le commendant-en-chef de l’armée ne peut être décrit que comme la Loi martiale. Aucune manifestation n’a été autorisée. L’ensemble des médias électroniques et imprimés ont été mis sous surveillance et certains d’entre eux complètement fermés. Les chaînes de télévision indépendantes ont été suspendues pendant un mois, et GEO, la plus populaire d’entre elles, l’est toujours. (…)
La convocation d’élections pendant l’état d’urgence a représenté une autre manoeuvre politique pour calmer l’opposition internationale montante contre le régime militaire. Les élections générales du 8 janvier, avec toutes les mesures répressives garanties par une constitution amendée, ne donnent pas des chances égales à toutes les forces intéressées. Ces élections, supervisées par le nouveau gouvernement des mêmes partisans de Musharraf, par une justice et une Commission électorale aux ordres, ne seront ni équitables ni libres.
Le boycott de ces élections est la seule option laissée à une opposition véritable au général Musharraf. Annoncé par 25 partis politiques à l’appel du Conseil du barreau du Pakistan, il est la bonne stratégie pour poursuivre la lutte en vue de la restauration de la démocratie et de l’indépendance de la justice. Sans le rétablissement des juges qui ont refusé de prêter serment durant l’Ordre constitutionnel provisoire, il ne peut y avoir de garanties d’élections générales libres et équitables.
Le Parti du travail du Pakistan (LPP) combattra aux côtés des autres forces politiques et des organisations de la société civile pour la fin immédiate du règne du général Musharraf. (…)
(Notre trad.), 16 décembre 2007
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