Non à l’armée pour l’Euro 2008 de football!

Non à l’armée pour l’Euro 2008 de football!

A l’occasion du 75e anniversaire du 9 novembre 1932,
commémoration intitulée «Se souvenir et
agir», Tobia Schnebli s’est exprimé pour le GssA
(Groupe pour une Suisse sans armée) sur les tâches de
sécurité intérieure et de maintien de
l’ordre assurées de plus en plus par l’armée.
Voici son intervention.

Plus de sécurité, c’est plus de solidarité,
plus de droits sociaux, plus de respect pour la Terre et pour tous ses
habitant-e-s …

G8 d’Evian, WEF de Davos, gardes d’ambassades à
Zurich, Berne et Genève, Swisscoy au Kosovo: depuis 2002, les
militaires suisses ont prêté en moyenne près de 500
000 jours de service par année dans différents
«engagements» sécuritaires. C’est trois
à quatre fois plus que pendant les années 90. Et le plus
gros engagement de la troupe nous attend en juin 2008, quand 15 000
militaires seront mobilisés pour l’Euro de l’UEFA.

La militarisation, danger pour la démocratie

Cette tendance à la militarisation de tâches civiles est
un danger pour toute société démocratique. Non
seulement à cause d’un risque accru de tragédies
comme celle que nous commémorons le 9 novembre, mais surtout
parce que l’engagement de l’armée porte à
traiter tout manifestant ou opposant non pas comme un citoyen, mais
comme un ennemi, un supposé casseur ou hooligan, qu’il
faut affronter et contrôler avec des moyens répressifs, y
compris militaires.

Réel pour toute démocratie, le danger de la
militarisation de la «sécurité
intérieure» est d’autant plus fort dans le contexte
actuel, marqué par la société à deux
vitesses avec ses inégalités et ses
phénomènes d’exclusion qui ne cessent de
s’aggraver.

Non à l’armée à l’Euro 2008 de football

Le GSsA demande au Conseil d’Etat et au Conseil administratif de
Genève de renoncer à l’engagement de
l’armée lors de l’Euro 2008 de football. Cette
intervention de l’armée constituerait une
légitimation très dangereuse de la militarisation de la
sécurité intérieure.

Demain, c’est l’armée pour les fans de football;
après-demain, ce sera l’armée contre les
maçons en grève, les altermondialistes ou tout autre
citoyen et citoyenne luttant pour ses droits.

«Plus de sécurité»

Nous savons tous que ce slogan a eu beaucoup de succès lors des
dernières élections. Aujourd’hui, c’est
à nous, qui sommes réunis pour nous souvenir du massacre
du 9 novembre 1932, de prendre la responsabilité de tout faire
pour que le besoin de sécurité ne soit plus
prétexte ni à poursuivre les politiques
d’exclusion, ni à renforcer les outils de
répression et de contrôle, policier et militaire.

C’est à nous de montrer et de prouver que plus de
sécurité, ça ne passe pas par plus
d’exclusion ni par plus de contrôle et de répression
policière et encore moins militaire, mais que ça doit
passer par plus de solidarité sociale et internationale, par
plus de droits sociaux pour tous et toutes, par plus de respect pour
toute la Terre et tous ses habitant-e-s.

Tobia Schnebli