Tant pis si la lutte est cruelleVolontaires internationaux contre Franco
Tant pis si la lutte est cruelle
Volontaires internationaux contre Franco
siècle, cest bien celui de la guerre civile
dEspagne. En effet, ce conflit en révèle
lanatomie profonde: il en éclaire les humeurs les plus
sombres, comme les élans despoirs les plus audacieux,
alimentés par la perspective récurrente dune
révolution sociale.
Ce livre prend le parti denvisager ce condensé de
lâge des extrêmes, dabord du point de vue des
acteurs de la société civile internationale qui y
prennent part. «Tant pis si la lutte est cruelle», elle
paraît essentielle à ces dizaines de milliers de
volontaires des cinq continents qui sy engagent volontairement
dans le camp antifranquiste.
Pour la première fois, une analyse minutieuse des trajectoires
et motivations de nombreux contingents de combattants étrangers.
Âgés le plus souvent de 25 à 30 ans et
dorigine ouvrière, ceux-ci sont mus avant tout par une
solidarité de classe, quelle que soit leur obédience
politique: antifasciste, socialiste, communiste,
révolutionnaire
Une attention particulière vouée aux représentants
des groupes opprimés qui font de lEspagne une
étape incontournable de leurs propres combats
démancipation: féministes de tous les pays,
nationalistes des territoires coloniaux ou dépendants
dAsie, dAfrique et dAmérique latine,
militants afro-américains luttant pour
légalité des droits contre le racisme, opposants
des pays autoritaires dEurope, mais aussi du Japon, etc.
Les conflits qui agitent la galaxie des volontaires ne sont pas
négligés. En réalité, ils reflètent
certes la diversité des composantes du mouvement ouvrier de
lEtat espagnol, mais incarnent avant tout la virulence des
antagonismes qui traversent le mouvement ouvrier international.
Au-delà des brigadistes enrôlés par le Komintern,
il est donc amplement question des miliciens anarchistes et de ceux qui
luttent avec le Poum.
En arrière-plan, le rôle de lUnion
soviétique de Staline, du Komintern et des réseaux
quils contrôlent, est abordé en détail:
dates et modalités des décisions dintervention en
Espagne, implications des partis communistes, missions
particulières de personnages clés comme Marty, Thorez ou
Togliatti, parcours de figures emblématiques comme le
général Kléber, alias Manfred Stern, etc.
A commander dès aujourdhui:
Stéfanie Prezioso, Jean Batou & Ami-Jacques Rapin (sous la
dir. de), Tant pis si la lutte est cruelle. Volontaires internationaux
contre Franco, Paris, Syllepse, janvier 2008, 550 pages, en
souscription jusquau 31 décembre sur le site des
éditions Syllepse: http://www.syllepse.net
Dominique Torrès, ESCLAVES Deux cent millions
desclaves aujourdhui, Paris, Editions Phébus, 2007.
«Esclaves», que reflète ce mot? A quoi fait-il
penser? Un homme de couleur noire, enchaîn? Oui, mais, il y a
longtemps. Le terme «esclavage», le délit
desclavage, nexiste plus dans la loi. Et pourtant… De
plus en plus, ce mot revient à nos oreilles, les médias
lèvent un coin du voile sur ce sujet incroyable. Selon
lONU, il y aurait 200 millions desclaves
aujourdhui, «sur lesquels sexercent les attributs
du droit de propriété ou certains dentre
eux». En ce début de 21e siècle lesclavage
existe bien partout dans le monde.
En 1986, Dominique Torrès sest lancée dans une
enquête solitaire sur lesclavage moderne. Son livre
présente plusieurs années denquête à
travers le Maroc, la Mauritanie, le Koweït, la Sierra Leone mais
aussi lEurope: France, Suisse, Grande-Bretagne… Cette
journaliste nous relate les histoires de ces milliers denfants
domestiques au Maroc, que lon appelle «bonniches»,
contraints à des travaux qui dépassent leurs
capacités et quon ne paye pas ou très peu aux
parents qui les ont vendus ou loués. Des petites filles
principalement, qui nont parfois pas 6 ans et travaillent de 15
à 18 heures par jour, sans aller à lécole,
sans amis, sans tendresse, en dormant sous la table de la cuisine ou
dans un corridor; devenues la propriété de leurs
maîtres, elles sont souvent leurs souffre-douleur.
Ces mauvais traitements sont aussi le lot de milliers dhommes et
surtout de femmes philippines, asiatiques, africaines… à qui
lon a promis un bon emploi et un bon salaire. Elles ont
quitté pays, famille, enfants pour travailler à
létranger, pour démarrer une vie meilleure et
aider leur famille à subsister. Pour tous ces êtres
asservis, prisonniers demployeurs qui leur ont confisqué
leurs papiers, quelle grande désillusion que davoir cru
à un avenir meilleur, entretenu par des agences, des
filières très organisées à travers le monde.
Lauteur évoque aussi lapathie des responsables
politiques auxquels elle sest adressée pour
dénoncer cette violation des droits humains. Cest
toujours la même chose: la domination des plus riches sur les
pauvres, sur les gens de couleur, sur les plus faibles (femmes et
enfants), donc sur ceux qui ne connaissent pas les lois où
nont pas les moyens de les faire respecter. Lauteure veut
alerter lopinion publique. Elle a fondé une association,
le CCEM (Comité Contre lEsclavage Moderne): http://www.ccem-antislavery.org.
Elle a pour objectif premier de lutter contre toutes les formes de
servitude, dassister et de libérer, sil y a lieu,
les victimes de lesclavage.