SNCF: Après la grève historique du 18 octobre…

SNCF: Après la grève historique du 18 octobre…


A l’heure où nous bouclons, les commentaires sont
unanimes: la grève des cheminots français a connu un
succès historique. Mais cela ne suffira pas à faire
reculer Sarko. D’où un débat nécessaire sur
la poursuite et l’amplification de la mobilisation. Nous
reprenons ici l’essentiel de l’analyse de nos camarades de
la LCR, à la veille du 18 octobre.

Sur le terrain, la question de l’utilité et de la
légitimité de la grève ne se pose pas. Mais que
faire de ce mouvement? Montrer sa force et se compter ou engager une
épreuve de force pour gagner? Deux stratégies
s’affrontent à la SNCF. D’un côté, cinq
fédérations syndicales (CGT, CFDT, CFTC, CGC, Unsa) pour
une grève carrée limitée à 24 heures. Les
explications sont diverses. La CGT, première organisation
à la SNCF, explique qu’il faut un mouvement
interprofessionnel, avant de se lancer dans un mouvement reconductible.
Mais, en même temps, elle insiste sur le risque d’une
coupure entre les roulants et les sédentaires, les roulants
étant présentés comme plus motivés. De
l’autre côté, SUD-Rail, FO et la Fgaac ont chacune
déposé un préavis reconductible en
assemblée générale, par période de 24
heures.

Tous les cheminots sont conscients que 24 heures de grève ne
permettront pas de gagner. La grève de 1995 a été
un succès parce que sa reconduction a permis la montée en
puissance de la mobilisation, sa construction et surtout de devenir
populaire. Les débats engagés avec les autres
salarié-e-s, les occupations des gares, les manifestations deux
à trois fois par semaine ont contribué à
élargir le soutien à la grève. Cela n’a
été possible que parce que les secteurs en grève
étaient déterminés. En revanche, les grèves
de 2003 ont été un échec, parce que les
journées d’action interrompues par des semaines de reprise
du travail ont été de plus en plus faibles, sans
perspectives.

Plusieurs sections de la CGT ont appelé à la reconduction
du mouvement le 19 octobre. Il est certain que la poursuite de la
grève aura lieu sur plusieurs sites. Les débats feront
rage au sein des organisations qui auront fait le choix de stopper
l’action, après une grève historique du point de
vue du nombre de grévistes. Qui ne tente pas d’agir se
condamne à accepter son sort. Si le 19 octobre ne prend pas, il
sera encore possible, mais plus difficile, de rechercher
l’unité syndicale autour de la relance d’une action,
sans tarder, et de longue durée. Malheureusement, il semble que
la CGT ait déjà fait le choix d’attendre la
journée d’action de la fonction publique à la
mi-novembre.

L’action dans la durée est à l’ordre du jour.
Pour cela, le mot d’ordre de 1995, «tous ensemble»,
est plus que jamais d’actualité pour profiter de
l’ampleur inégalée de la grève et faire
reculer le gouvernement.

Patrick Pérégé