La grève dans la construction a réuni plus de 5000 travailleurs

La grève dans la construction a réuni plus de 5000 travailleurs

Nous reproduisons ci-dessous le bilan
tiré par UNIA de la grève du 15 octobre dans la
construction. Les enjeux de ce conflit ont été
traités en détail dans nos num. 114 et 155. Nous y
reviendrons… (réd.)

Ils étaient plus de 4000 à Genève, 400 à
Neuchâtel et quelque 500 a Berne à avoir
arrêté de travailler aujourd’hui. Les travailleurs
de la construction ont voulu lancer un signal clair aux entrepreneurs:
ils sont déterminés à lutter pour leur convention
nationale. Il en va de leurs conditions de travail, de leurs salaires
et de leur santé.

Les chantiers de Genève bloqués

La mobilisation des travailleurs de la construction a été
forte lundi à Genève. La participation au mouvement de
grève s’est élevée à plus de 4000
personnes. Le cortège, parti de la place des Vingt-deux-Cantons
jusqu’au pont du Mont-Blanc, s’est dissout vers 13 heures.
Le ton pourrait encore se durcir si le patronat n’entend pas le
message de la rue, ont clamé haut et fort les grévistes.
Les maçons genevois ont dénoncé avec force
sifflets et tambours le vide conventionnel dans la construction.
«Nous allons continuer jusqu’à ce que la SSE modifie
enfin sa position»a déclaré Jacques Robert, de la
direction du Secteur Construction d’Unia. «La
SSE veut imposer une déréglementation et pose comme
condition, 80 heures en moins l’hiver qu’il faudrait
rattraper l’été par des journées de dix
heures voire de onze ou douze heures
» a-t-il ajouté.

Résolution remise aux entrepreneurs de Neuchâtel

A Neuchâtel, plus de 50 chantiers ont été
vidés progressivement dès l’aube. Pas moins de 400
travailleurs ont afflué vers Neuchâtel où ils se
sont retrouvés à la Salle du Faubourg. Aldo Ferrari,
secrétaire régionale de la région Vaud a
rappelé que «Sans CN,
les mesures d’accompagnement sont nulles et non-avenues. Le
dumping salarial menace sérieusement. M. Messmer,
président de la SSE, doit maintenant comprendre que dans toutes
les régions de Suisse, les travailleurs sont
déterminés à lutter.
»

Les maçons neuchâtelois ont reçu le soutien des
travailleurs de l’industrie horlogère par la voix de
Jean-Claude Rennwald, membre du comité directeur d’Unia.
La résiliation de la CN est une provocation «à
l’égard de l’ensemble des travailleuses et des
travailleurs du pays. Car si le patronat de la construction devait
réussir son coup, on imagine aisément que les employeurs
d’autres secteurs économiques seront tentés
d’en faire de même. »

Le défilé des maçons a ensuite investi le centre
ville pour ensuite se rendre en cars à Colombier, remettre la
résolution qu’ils avaient adoptée dans la
matinée à la Fédération neuchâteloise
des entrepreneurs. Ils se sont dispersés ensuite vers les 15
heures.

Plus de maçons qu’attendus à Berne

A Berne les machines du chantier de la place de la Gare, le plus gros
de la capitale, se sont arrêtées. Sur plus d’une
centaine de chantiers de la ville et ses environs, les travailleurs ont
suivi le mouvement. Avec les quelques chantiers supplémentaires
qui se sont spontanément joints au mouvement, il y a eu
finalement plus de maçons en grève que ce qu’on
pouvait attendre. Les travailleurs se sont réunis sur la place
de la gare dès 9 heures.

Une demi-heure plus tard, Hansueli Scheidegger, responsable du secteur
construction a rappelé aux travailleurs réunis en
assemblée, le pourquoi de cette lutte pour une nouvelle CN, une
«assurance-vie pour les maçons. Elle garantit des
conditions de travail sûres et correctes. Sans CN, le dumping
salarial et social menace sur les chantiers et le travail va devenir
peu sûr.»

La
prochaine grève est prévue le 1er novembre à
Zurich. La prochaine ronde de négociations, l|e 5 novembre.