La jeunesse de Bellinzone manifeste contre la xénophobie et le racisme

La jeunesse de Bellinzone manifeste contre la xénophobie et le racisme

Refuser le racisme et la
xénophobie, démonter les mensonges du populisme de
droite, reconstruire l’unité des salarié-e-s. Ils
et elles étaient 300 (certains journalistes optimistes ont
écrit 500… peut-être en exagérant un peu)
participant-e-s à la manifestation antixénophobe et
antiraciste qui a eu lieu à Bellinzone, le samedi 29 septembre.
Cette manifestation a été initiée par les jeunes
du Mouvement pour le socialisme (GMPS) – membres de la
Fédération de la gauche anticapitaliste – qui
publie le journal Solidarietà* au Tessin.



Les adhésions recueillies, tant d’individus que
d’organisations, ont été nombreuses, et certaines
même particulièrement chaleureuses. Samedi aussi, on
notait la présence de nombreux drapeaux et sensibilités
différents, politiques ou non, rassemblés autour
d’un même mot d’ordre, «lutter contre le
racisme et la xénophobie»: le Parti socialiste, le
néo-Parti communiste et leurs organisations de jeunesse
respectives; le syndicat UNIA, le syndicat indépendant des
étudiants et apprentis; certains Verts; le centre social Il
Molino. Et puis, évidemment, des associations
d’immigré-e-s comme la SPIK (l’association pour
l’aide et l’intégration des réfugiés
Kosovars), le Mouvement des Sans Voix et bien d’autres encore.
Mais avant tout, et c’est non seulement un plaisir, mais aussi un
devoir de le noter: la présence de beaucoup de jeunes.
Derrière le fourgon qui scandait le rythme musical joyeux du
cortège se tenait la banderole des GMPS: «Nous sommes tous
des moutons noirs». Une phrase qui marque à la fois la
solidarité et l’identité avec ceux qui sont
injustement discriminés; accusés, montrés du doigt
et désignés comme responsables de tous les
problèmes. Alors qu’en réalité, il
s’agit seulement d’un «mouton»-bouc
émissaire pour des problèmes causés par bien
d’autres responsables. Et cela n’étonnera pas
qu’au cours du cortège, la lutte du bâtiment qui
unit tous les travailleurs et travailleuses pour la revendication de
conditions de salaire et de travail dignes et sûres, ait
été évoquée.

Après une manifestation comme celle-là, on ne peut donc
qu’être rassurés et confiants sur les perspectives
futures. La poursuite nécessaire de ce processus pourra ainsi
développer sur des bases solides la construction d’une
intervention contre le racisme, la xénophobie et le populisme de
droite. Une intervention fondamentale pour permettre la
(re)construction de l’unité des salarié-e-s en
Suisse.

L’intervention des jeunes GMPS à l’issue du cortège

«[…] Ce qui compte le plus aujourd’hui, c’est l’audience plus large de notre message et du débat qu’il stimule au sein de la société. Nous manifestons «contre le racisme, contre la xénophobie, contre le populisme». S’agit-il donc d’une manifestation «contre»? Oui, il s’agit d’une manifestation en réponse à un climat social et politique qui, au cours des dernières semaines, a connu une accélération aux tonalités souvent honteuses. Un climat que les forces populistes comme la Lega et l’UDC cultivent depuis des années. Ils exploitent, par la diffusion de mensonges vraisemblables, les peurs réelles de la population suisse (qui sont aussi les peurs des immigré-e-s): peur de perdre son emploi, peur du dumping salarial, peur de la dégradation des conditions de travail… Quand nous soutenons que nous sommes tous des moutons noirs, c’est précisément cela que l’on veut dire: avant tout la solidarité avec celui/celle qui est stigmatisé, offensé ou discriminé injustement; mais aussi la conscience d’être en réalité comme lui ou elle, de partager les mêmes besoins, les mêmes aspirations et les mêmes difficultés.


Ce que nous avons commencé à faire aujourd’hui et qui, bien entendu, doit être poursuivi, c’est le démontage des mensonges du populisme, ainsi que la lutte contre les peurs et les divisions. Nous sommes convaincus que les habitant-e-s de ce pays ne sont pas des moutons dociles aux appels de bergers aussi peu recommandables; nous sommes certains de pouvoir vaincre les divisions et montrer les intérêts communs des Suisses et des immigré-e-s, ainsi que l’intérêt commun de lutter ensemble, comme c’est le cas notamment des travailleurs et travailleuses du bâtiment, auxquels va toute notre solidarité.

Nous sommes certains que ces possibilités existent en continuant à lutter et à mobiliser la société: xénophobie et racisme ne passeront pas. No Pasaran!»


*Notre traduction d’après Solidarietà, 4 octobre 2007.