Soutien aux Bad Girls de Lausanne


Soutien aux Bad Girls de Lausanne


Nous irons manifester à Lausanne le 8 mars , journée consacrée traditionnellement aux femmes, ou plutôt, comme le veulent les féministes depuis 1918, à la solidarité des femmes.

Maryelle Budry

Pour ce 8 mars 2001, les féministes suisses n’ont pas eu à chercher une cause à mettre en évidence parmi toutes celles qu’elles ont besoin et envie de défendre. A Lausanne, 4 jeunes femmes qui ont fait campagne contre le harcèlement sexuel à l’Université de Lausanne, sont inculpées! Leur jugement aura justement lieu la veille du 8 mars, les 6 et 7 mars, au Tribunal de Montbenon. L’attaque contre les Bad Girls représente une atteinte à la liberté des groupes féministes d’informer sur des questions aussi délicates que le harcèlement sexuel.
Pour le Comité de soutien aux Bad Girls, organiser une réaction, sous forme de manifestation le 8 mars, s’est imposé. C’est ainsi qu’un large rassemblement d’organisations féministes, syndicales, politiques et culturelles de Suisse romande et de Suisse alémanique appelle à une manifestation le soir du 8 mars à Lausanne.


A Genève, le Collectif 14 juin a décidé d’en faire sa priorité en ce moment, car ce procès attaque directement les activités féministes et est une menace pour toute activité politique ou syndicale. Un groupe de travail prépare la mobilisation (tracts, affiches, conférence de presse), chaque mardi entre 12 h 15 et 14 h au Remor, Place du Cirque, les 30 janvier, 6, 13 et 20 février. Un départ collectif pour Lausanne par le train de 16 h 40 est organisé.


Faire avancer les mentalités


Les quatre jeunes femmes inculpées tiennent à rester discrètes à la veille du procès, mais elles ont un excellent moral, soutenues qu’elles sont par une vague de sympathie à leur égard . Durant toute la durée de la procédure, elles ont pu compter sur leur comité de soutien, qui s’élargit encore maintenant. Lors de leurs activités, elles se sont rendu compte combien les mentalités, y compris dans les milieux juridiques, ont de la peine à reconnaître le harcèlement comme un délit. Les Bad Girls ont conscience que leur lutte contribue à faire avancer les mentalités. Même s’ils défendent avant tout la liberté d’expression et d’association, les groupes qui les soutiennent ont ainsi pu, en prenant position publiquement, aborder la question du harcèlement. Ceci est particulièrement intéressant venant de milieux mixtes comme l’association pour la défense des chômeuses et chômeurs du canton de Vaud, les associations d’étudiant-e-s, la FTMH, le SIB, etc.
Pourtant, quelle formidable atteinte à la liberté des femmes que ce procès d’un autre âge, évoquant les attaques misogynes du début du siècle! Les militantes n’ont-elles pas été échaudées? Bien au contraire, répondent joyeusement les Bad Girls! Aucune de nous n’a baissé les bras , ni n’a cessé de militer. Les activités des Bad Girls n’ont pas cessé pour autant et ont suscité d‘autres débats féministes sur le campus. Voilà de quoi faire trembler le patriarcat!