Votes du 16 décembreFil rouge et mobilisation populaire indispensables!

Votes du 16 décembre
Fil rouge et mobilisation populaire indispensables!

A Genève, aura lieu le 16
décembre un vote important sur huit objets cantonaux.
solidaritéS n’y est pas pour rien. Cinq des sujets
proposés aux électeurs-trices sont en effet liés
à des initiatives populaires ou référendums que
notre mouvement a contribué, de manière décisive,
à impulser et à faire aboutir, avec le soutien des
formations d’A Gauche Toute (AGT)!



Justice fiscale et refus de la politique des caisses vides,
emploi/chômage et lutte contre le dumping salarial et la
précarité, service public et environnement sont à
l’ordre du jour. Avec des choix clairs proposés entre
l’orientation libérale, avec ses cadeaux aux riches, le
«tout au marché», des emplois à 1000 francs
et le démantèlement des droits des chômeurs et
chômeuses, la remise en cause du service public en matière
d’énergie et l’ouverture de Genève au
nucléaire, d’un côté; et de l’autre,
des propositions qui s’inscrivent clairement dans le cadre de la
défense du bien commun et des intérêts de la
majorité des habitant-e-s du Canton.

Faire converger la résistance…

Il est clair que nous devrons mener une campagne sur ces objets avec un
fil rouge commun, en nous battant pour une réelle mobilisation
populaire, au-delà des engagements d’appareils politiques
et syndicaux qui soutiendront tel ou tel objet. Passons en revue
ceux-ci, sous forme de rappel.

Le plus récent est le référendum contre la
nouvelle loi cantonale sur le chômage qui supprime les emplois
temporaires cantonaux pour les chômeurs et chômeuses de
longue durée (ETC). Nous l’avons fait aboutir cet
été, avec un soutien syndical minoritaire (SSP, Comedia,
Syndicat de la Communication). Avec leurs salaires minimums à
3300 francs et la réouverture de droits à
l’indemnisation fédérale qu’ils comportent,
ces emplois sont une mesure importante contre la sous-enchère
salariale et un filet significatif contre la précarisation.

Déjà refusée en 2005 dans les urnes, la
suppression des ETC a été imposée par la droite,
avec l’appui des Verts, sans opposition du PS et avec le
consentement résigné de certains syndicats. L’un
des arguments pour justifier ce fatalisme, contraire au vote populaire
antérieur, a été une grosse opération
d’intox politique – lettre officielle mensongère de
Micheline Calmy-Rey à l’appui – prétendant
que les ETC genevois seraient «contraires au droit
supérieur». C’est faux et un récent jugement
du Tribunal fédéral est venu le confirmer à point
nommé!

Contre intox et fatalisme : réaction syndicale!

Aujourd’hui, grâce à notre référendum,
le front syndical a basculé: UNIA et le SIT notamment ont pris
position en faveur du non à la loi. La Communauté
Genevoise d’Action Syndicale (CGAS) entend s’engager
fermement dans la campagne. Les Verts, fort impliqués dans une
«modernisation» antisociale de la loi, ne changeront sans
doute pas de position. Reste le PS genevois, qui fait campagne pour les
élections fédérales en se disant «social et
solidaire», et qui devra démentir sa prise de position de
cet été où – sous le label «social et
responsable» – ils communiquaient leur refus de soutenir
notre référendum au nom de l’acceptation
anticipée de la prochaine révision de la loi
fédérale sur le chômage. Celle-ci prétend en
effet non seulement s’attaquer aux prestations des
bénéficiaires et démanteler la couverture sociale
de tous les travailleurs-euses, mais ses auteurs veulent aussi bannir
les mesures du type genevois.

STOP aux cadeaux aux riches !

Une autre série de sujets concerne la fiscalité. Au
centre, deux initiatives populaires que nous avons fait aboutir en
2005: l’une rétablissant pour les très hauts
revenus, les taux d’imposition antérieurs à la
baisse linéaire de 12% des impôts, imposée par les
libéraux, l’autre introduisant une contribution de
solidarité sur les grosses fortunes. A la clé environ 350
millions de recettes pour l’Etat de Genève. Ces
initiatives ont été soutenues à
l’époque non seulement par les syndicats (CGAS), mais
également par le PS et les Verts, même si leur
enthousiasme et leur contribution en signatures ont été
fort modestes. Aujourd’hui, faire campagne – sérieusement
– en faveur de ces deux textes, signifierait pour ces partis se
confronter résolument à la politique du gouvernement
cantonal, à majorité «rose-verte», qui a fait
du refus de toute «hausse d’impôts» un axiome
de sa politique d’austérité antisociale.

A ce plat de résistance (c’est le cas de le dire) en
matière fiscale s’ajouteront le vote – par
référendum obligatoire – de deux mesures issues du
parlement genevois dominé par la droite et l’extrême
droite. Le premier se passe de commentaires et porte sur la
«diminution de l’impôt sur le capital des personnes
morales ». Le deuxième vote antifiscal, mais aussi
anti-écologique, allégerait l’impôt
automobile pour les gros véhicules de livraison des entreprises
genevoises…

Service public et écologie contre la marchandisation!

Mais le gros morceau en matière de service public et
d’environnement est représenté par
l’initiative «Energie-Eau: notre affaire! Respect de la volonté populaire
Scindée abusivement en deux volets par le Grand Conseil (eau et
électricité), cette initiative entend inscrire le
monopole de service public en matière d’eau et
d’électricité des Service industriels genevois
(SIG) et soumettre explicitement ceux-ci aux dispositions
environnementales et antinucléaires de la Constitution
genevoise. Ici aussi, le combat sera rude: le PS et les Verts ont
certes soutenu ces initiatives. Mais depuis, leurs élu-e-s
à Berne ont voté sans sourciller la LApEl, loi de
libéralisationprivatisation du secteur électrique, et
leur Conseil d’Etat a combattu au Grand Conseil le volet
électrique de l’initiative! Mais celle-ci
bénéficie du soutien non seulement des syndicats (CGAS),
mais aussi de défenseurs de l’environnement et
d’opposants au nucléaire réunis dans la
Coordination Energie, dont fait partie notamment l’association
ContrAtom.

Enfin, un dernier vote – non controversé – porte sur
l’imposition dans le secteur du logement de «hauts
standards» en matière énergétique.

N’attendons pas !

On le voit, ces objets s’articulent: refus d’une politique
d’austérité sur le dos des chômeurs et
chômeuses, refus d’une politique des «caisses
vides» et de cadeaux aux nantis, qui sont le levier essentiel des
attaques antisociales, défense du service public et de
l’environnement. Or cette bataille est aujourd’hui
largement occultée par le brouhaha de la campagne en vue des
nationales. Mais le 16 décembre c’est demain, et
c’est ce 29 octobre que toutes les organisations politiques,
syndicales et associatives devront déposer leurs mots
d’ordres officiels concernant cette votation importante. Ainsi
c’est bien dans les semaines qui viennent qu’il faudra
entrer en campagne. solidaritéS s’y engagera, faites-le
avec nous!

Pierre Vanek