«Emplois à 1000 Fr.» contre le chômage?NON au dumping salarial!

«Emplois à 1000 Fr.» contre le chômage?
NON au dumping salarial!

Sous prétexte de lutter contre le chômage, les
autorités genevoises ont déclaré la guerre aux
chômeurs-euses genevois, dénoncés comme
responsables du taux élevé de chômage. Après
une première offensive repoussée par le vote du 24 avril
2005 sur notre premier référendum en la matière,
nous avons été contraints de lancer un deuxième
référendum, ceci face à la détermination du
Conseil d’Etat genevois à majorité rose-verte
d’apporter sa contribution à la
déréglementation du marché du travail.

Sous prétexte de supprimer l’exception genevoise des
«emplois temporaires cantonaux» (ETC) pour les
chômeurs-euses de longue durée, et avec l’alibi de
quelques améliorations qui auraient été
parfaitement réalisables avec la loi actuelle, les
autorités font d’une pierre deux coups.

D’une part, elles minent le marché de l’emploi, en
organisant et en repeignant en rose une réalité
détestable. Ainsi, une série d’emplois
sous-payés ne relèveront plus officiellement de
l’exploitation, mais de la «solidarité»
grâce aux emplois estampillés «sociaux et
solidaires». D’autre part, elles escamotent une grandes
partie des chômeurs-euses, soit en les excluant du dispositif
purement et simplement après l’échéance du
premier délai cadre d’indemnisation
fédérale, soit en les plaçant de manière
permanente dans les sous-emplois précités, dont le
salaire plancher n’est plus de 3300 Fr. comme c’est le cas
des ETC, mais correspond aux normes de l’aide sociale.

A qui profite le crime?

Avec le silence et /ou la complicité des Verts et du PS, ce sont
donc des «emplois à 1000 Fr.» que la droite et le
patronat mettent en place. Or, à qui profite le crime? Notamment
à ces mêmes autorités genevoises, qui ont
jusqu’ici utilisé précisément des ETC pour
suppléer aux nombreux postes supprimés dans les secteurs
public et subventionné.

Celles-ci s’apprêtent, pour un coût moindre encore et
un bénéfice multiplié, à remplacer les ETC
par des emplois dits «sociaux et solidaires», et autres
contre-prestations dans des services où elles continuent
à supprimer des postes et à affaiblir le service public.
Elles peuvent être sereines en la matière. La demande est
assurée, et pour cause. Il n’y qu’à voir la
panique des directions des services et institutions en question qui,
dans la perspective de la suppression des ETC, sont en quête de
substituts à bon marché.

Voilà avec la sous-enchère salariale
générale que ne manquera pas d’induire cette
stratégie, l’un des vrais objectifs de cette
régression sociale orchestrée par le Conseil d’Etat
genevois. Notre mouvement, résolument engagé dans la
défense des acquis sociaux et contre le dumping salarial, se
donnera à fond dans la campagne en faveur du NON à cette
loi contre les chômeurs-euses et les salarié-e-s, lors de
la votation du 16 décembre.

Un mois capital…

A ce propos, il faut signaler que les prises de position –
définitives – de toutes les organisations politiques,
syndicales et associatives sur cette question, destinées
à figurer dans la brochure officielle et donnant droit à
l’affichage politique gratuit sur les panneaux officiels, sont
à déposer, signatures à l’appui
jusqu’au 29 octobre à midi dernier délai! Chacun-e
est concerné, n’hésitez pas à monter au
front et à intervenir dans les organisations dont vous
êtes membres pour que la résignation et le suivisme face
au gouvernement ne l’emporte pas. Vous pouvez bien sur contacter
le comité référendaire – à travers
solidaritéS notamment – si vous avez besoin d’infos
et d’arguments.

Sur deux points en particulier circulent encore des
contre-vérités, servant d’alibi à des refus
de défendre les ETC: le premier c’est l’affirmation
que les ETC seraient contraires au droit fédéral et ne
pourraient pas être maintenus. Ceci est faux! Un deuxième
point concerne la durée des programmes cantonaux d’emploi
et de formation. Leur durée normale limite de six mois, se voit
réduite de la durée éventuelle d’un
programme analogue accompli pendant le délai
d’indemnisation fédérale… Ainsi, sans parler de
l’absence de salaire minimum, cette mesure cantonale ne redonne
pas de droits à une quelconque indemnité
fédérale de chômage comme c’était le
cas avec les ETC…

Jocelyne Haller