La police déboutée

La police déboutée

«L’utilisation temporaire
de la voie publique pour des installations telles que chantiers,
échafaudages, ponts volants, terrasses ou dépendances de
restaurants, ou pour le stationnement à but commercial de
véhicules, est soumise à autorisation, qui sera
délivrée sur présentation des plans
nécessaires
» (art. 7 du Règlement de police de la ville de Neuchâtel).

C’est sur la base de cet article que la police a
dénoncé solidaritéS au ministère public,
alors que des militant-e-s menaient campagne pour le droit
d’éligibilité des immigré-e-s, qui a
été partiellement gagnée (une majorité
populaire s’est prononcée pour
l’éligibilité au niveau communal, par contre
l’éligibilité cantonale a été
refusée).

L’après-midi où les deux policiers nous ont
verbalisés, l’UDC avait monté une grande tente
à 100m de là et offrait la raclette pour mieux convaincre
l’électeur de refuser l’éligibilité
aux immigré-e-s à tous les niveaux… La relation entre
les deux événements n’est probablement pas
fortuite. Mais il fallait encore trouver un article du règlement
pour justifier l’amende. Ce fut plutôt laborieux.

Le juge ne put que sourire quand le militant de solidarités
poursuivi installa devant le tribunal les deux tréteaux et la
planche qui avaient servi de support à la distribution de
tracts. Loin d’être un pont volant, un échafaudage
ou un chantier, cette petite table mobile ne relevait évidemment
pas de l’article 7.

L’amende a donc été annulée, mais la
question reste posée: la police de Neuchâtel pourra-t-elle
continuer de s’en prendre à toutes celles et ceux qui ne
lui plaisent pas sur des bases fantaisistes et ainsi gaspiller
inutilement les deniers publics? Comme nous l’indiquions dans le
numéro précédent, la responsabilité de la
commune est engagée. Y aura-t-il une réaction?

Henri Vuilliomenet