Une déléguée du personnel licenciée, droits syndicaux bafoués

Une déléguée du personnel licenciée, droits syndicaux bafoués

En juillet dernier, Maguy Bouget, employée depuis plus de 10 ans
dans un EMS subventionné par l’Etat, représentante
du personnel et syndicaliste, a reçu sa lettre de licenciement,
sans motif valable de l’employeur. Congédier un-e
représentant-e élu du personnel est
considéré comme un licenciement abusif et est donc
interdit par le Code des Obligations.

Après le licenciement scandaleux d’un représentant
syndical aux TPG, c’est au tour d’une
déléguée syndicale d’y passer. Dans le
climat actuel, des employeurs ne se gênent plus pour bafouer les
droits des employé-e-s et piétiner les droits syndicaux.
Maguy Bouget se retrouve victime de son engagement pour
améliorer les conditions de travail et les prestations aux
résident-e-s, alors que les Genevois-e-s se sont
exprimés, le 11 mars dernier, en faveur d’une meilleure
prise en charge humaine et financière des personnes
âgées en EMS.

En soutien à cette syndicaliste et pour la reconnaissance et
l’application des droits syndicaux, la résistance
s’organise. Le premier acte de celle-ci s’est joué
le 12 septembre, avec un rassemblement de syndicalistes et de
sympathisant-e-s devant l’EMS en question.

SolidaritéS s’associe aux différentes
revendications exprimées tant par les tracts distribués
que par la résolution adoptée. Ces demandes visent
notamment à ce que «l’association
patronale contribue au règlement du conflit; les
autorités fédérales mettent en conformité
le droit suisse avec la Convention 98 de l’OIT, ratifiée
par la Suisse, portant sur la liberté syndicale et la protection
de celles et ceux qui en usent pour améliorer les conditions de
travail et qui doit les mettre à l’abri d’actes
arbitraires, discriminatoires ou excluants; Maguy Bouget soit
réintégrée dans ses fonctions, et qu’en cela
l’Etat soit un modèle dans ce domaine en annulant son
licenciement; les libertés syndicales soient reconnues et
respectées en tout lieu.»

Ce rassemblement s’inscrit dans le cadre de la défense des
droits des travailleurs-euses et des libertés syndicales, qui
sont attaqués avec assiduité, tant au niveau cantonal
(dénonciation de la convention collective dans la vente), que
national (refus du patronat de reconduire la convention nationale du
gros œuvre dans le bâtiment). SolidaritéS soutient
cette résistance et participera aux diverses manifestations
prévues, notamment celle du 22 septembre à Zürich en
faveur des travailleurs du bâtiment.

Marie-Eve Tejedor