La direction du HNE met la pression

La direction du HNE met la pression

Mardi 21 août, conférence de presse solennelle pour mettre
le Conseil d’Etat au pied dumur: il faut choisir! Les mêmes
arguments nous sont assénés une nouvelle fois par la
direction d’Hôpital Neuchâtelois, rapport de
spécialiste à l’appui: il faut un seul site
mèreenfant dans le canton, sous-entendu à
l’Hôpital Pourtalès de Neuchâtel.Mais que
signifie un seul site mèreenfant? C’est là que les
embrouilles commencent!

Que la prise en charge des naissances et des grossesses à risque
nécessite une infrastructure hospitalière lourde et des
spécialistes que l’on ne peut pas multiplier à
l’envi n’est pas contestable. Ce qui l’est,
c’est ce qui n’est pas dit: la fermeture programmée
des maternités du Val-de-Travers et de la Chaux-de-Fonds
qu’impliquera un tel plan, sans parler de la chirurgie et du
reste de l’Hôpital. C’est bel et bien la raison pour
laquelle les populations de ces régions se sont
enflammées et ne sont pas décidées à se
laisser marginaliser.

La naissance ne nécessite pas, dans plus de 90% des cas, une
infrastructure complexe; avec le suivi médical actuel des
grossesses, les accouchements à risques sont connus avant la
naissance et les parents sont prêts à se déplacer
si un environnement hospitalier lourd peut s’avérer
nécessaire pour l’accouchement. Aux Pays-Bas par exemple,
un tiers des accouchements a lieu à domicile et un autre 10%
dans des cliniques de quartier avec des mamans qui rejoignent leur
domicile dans les 24 heures, avec une sécurité excellente
au moins aussi bonne qu’en Suisse. Ce modèle correspond
à une tradition et à une culture qu’on ne peut pas
simplement transposer ailleurs, mais il montre que l’essentiel
des soins liés aux accouchements peut avoir lieu dans une
maternité de proximité. Ce que veut la population,
c’est la garantie du maintien des hôpitaux actuels. Le
réseau routier que l’on nous présente comme la
solution pour se rendre à l’Hôpital peut être
utilisé, en cas de problèmes, par les ambulances bien
équipées que nous possédons actuellement.

La nouvelle structure d’Hôpital Neuchâtelois donne le
pouvoir au comité directeur d’élaborer le futur du
système de santé cantonal; il laisse le soin au Conseil
d’Etat d’assumer la décision devant la population.
Pour le directeur, c’est simple: c’est ou mon plan ou le
déluge. Le petit problème c’est que la population,
à qui l’on n’a pas demandé son avis, est
attachée avec raison à la possibilité de pouvoir
naître dans sa région ou sa ville, de pouvoir rendre
visite facilement à ses proches hospitalisés, et de
bénéficier d’une infrastructure hospitalière
de proximité. Est-ce trop demander?

Nous soutiendrons la mobilisation jusqu’à ce que raison se fasse entendre.

Henri Vuillomenet