solidaritéS mouille le maillot… contre le racisme

solidaritéS mouille le maillot… contre le racisme

C’est une équipe motivée et fringante qui, sous un
maillot estampillé solidaritéS, s’est
alignée samedi 1er septembre sur le terrain de Dorigny à
Lausanne dans le cadre du tournoi «Tous O foot, Contre le
racisme». Rappelons que cette rencontre est organisée
chaque année par l’Association culturelle Kasaï
(ACK), fondée en 1985 par un groupe de jeunes zaïrois
vivant en Suisse. Dans le contexte helvétique actuel,
marqué par une montée du racisme dont la dernière
campagne de l’UDC offre un exemple navrant, l’association
avait en effet jugé urgent de se mobiliser contre ce
fléau. Ce tournoi qui regroupait une vingtaine
d’équipes – différentes communautés
africaines, une équipe de sourds-muets, des groupes de copains
et de copines, des associations de quartier – s’inscrivait
ainsi dans cette mobilisation. Un temps radieux et une ambiance bon
enfant contribuèrent au franc succès de cette
journée placée sous le signe de la fraternité et
du beau jeu, à mille lieux du nationalisme, de l’esprit de
clocher et de l’omniprésence du capital qui
gangrènent les compétitions médiatiques.

D’un point de vue strictement footballistique, la
sélection de solidaritéS, qui regroupait des camarades
femmes et hommes, jeunes et moins jeunes, sportifs et moins sportifs,
est parvenue à déjouer les pronostics des meilleurs
spécialistes. Si elle n’a pas réussi à se
qualifier pour la phase finale du tournoi, elle a néanmoins
offert aux spectateurs présents un jeu particulièrement
léché, et fort combatif, qui lui a permis de quitter la
pelouse la tête haute. solidaritéS, vu la qualité
de ses adversaires, n’a pas en effet à rougir de sa
performance: deux victoires (dont une par forfait,
l’équipe Togo s’étant éternisée
à la buvette) et trois courtes défaites. Et pourtant, les
dieux du ballon rond ne se sont pas toujours montrés propices
à la formation puisque trois pièces maîtresses de
l’équipe revenaient de blessure et ne purent faire
étalage de toutes les qualités physiques et techniques
qu’on leur connaît. Comme témoigne l’un des
convalescents: «Je commence à retrouver petit à petit toutes mes sensations, mais je ne suis encore qu’à 80% Et c’est sûr qu’au niveau du geste final, cela peut faire toute la différence».
De fait, c’est surtout l’entente de tout le collectif, la
discipline de jeu et une grande solidarité défensive qui
ont donné du fil à retordre à certains gros
clients du tournoi. Signalons ici la belle performance de Naima
Topkiran (par ailleurs candidate au Conseil des Etats) qui, par son
altruisme et son sens du collectif, a contribué à
l’épanouissement de l’équipe sur la pelouse.
En fin de journée, une joueuse revenait sur la performance
globale de solidaritéS: «On
se demandait quelle était la marge de progression de ce groupe.
On ne la connaît pas exactement. Il y a de l’envie, du
mouvement, on produit du beau football. Je crois que nos
résultats ne sont pas usurpés. Comptez sur nous pour
l’année prochaine!
».

Notons enfin que les joueuses et les joueurs sur le banc
n’étaient pas en reste du point de vue de la
débauche d’énergie, au vu du nombre de tracts
distribués ce jour-là.

Pierre et Hadrien