Zappelli fait la guerre aux squats !

Zappelli fait la guerre aux squats !

Ce 10 juillet, le squat de la Tour,
situé à quelques encablures de Rhino, a été
vidé par la police sur ordre du Procureur général
Zappelli. Ce dernier, particulièrement zélé
lorsqu’il s’agit de défendre les
intérêts des promoteurs immobiliers et des
propriétaires, a utilisé sa nouvelle méthode,
à savoir d’interpeller les habitant-e-s, en
prétextant du flagrant délit de violation de domicile, de
vider ainsi les lieux et de commencer à tout
déménager, sans solution de relogement pour les
habitant-e-s.




Il se passe ainsi de jugements
d’évacuation, courtcircuite des décisions de
justice, même lorsque des procédures sont en cours. Il
prétend respecter le modus vivendi traditionnel, puisqu’il
ne fait vider un lieu qu’au moment où l’autorisation
de construire entre en vigueur. Il oublie un peu vite
qu’autorisation de construire ne rime pas souvent avec
début des travaux; il y a bientôt 3 ans que
l’hôtel California a été évacué
et, à ce jour, les travaux n’ont toujours pas
été entrepris. La manière de procéder du
Procureur, inadmissible et indigne d’un Etat de droit,
discrédite la justice et les institutions auprès de la
population et ne peut que provoquer des réactions
d’incompréhension et de révolte. Le Conseil
d’Etat doit absolument réagir fermement contre cette
mascarade judiciaire et prendre ses responsabilités face
à la pénurie de logements que connaît
Genève. Sa mollesse et son silence actuels le rendent complice
d’une attaque de plus contre des personnes
défavorisées. La prochaine évacuation sauvage
risque bien d’être celle de Rhino ces prochains jours, nous
reproduisons ci-dessous un de leurs communiqués de presse. (met)

Selon des informations reçues en début de semaine
[semaine du 2 juillet, ndlr], le Procureur général Daniel
Zappelli préparerait, en complicité avec le
propriétaire Monsieur Michael Schroeder, une évacuation
sauvage des habitantes et des habitants de RHINO pour la mi-juillet.

Le propriétaire n’est au bénéfice
d’aucun titre ou jugement qui lui permettrait d’obtenir
l’évacuation de manière licite. Au contraire, une
procédure en constatation de l’existence de contrats de
baux est pendante pardevant le Tribunal des Baux et loyers, ce qui
prévient toute évacuation légale tant qu’une
décision à ce sujet n’aura pas été
prise. Par ailleurs, le Tribunal fédéral avait clairement
indiqué que la voie à suivre pour obtenir
l’évacuation des immeubles de RHINO était la
procédure civile, que le propriétaire a d’ailleurs
engagée, mais qui n’a pas encore abouti.

L’opération devrait se dérouler de la
manière suivante: dans un premier temps, la police
arrêtera les habitants, en prétextant du flagrant
délit de violation de domicile. Une fois l’immeuble
vidé, les représentants des propriétaires,
accompagnés d’un huissier de justice et d’une
entreprise de déménagement, viendront constater que
l’immeuble est vide, qu’en conséquence personne
n’y habite, et videront les lieux de toutes les affaires qui
appartiennent aux habitants. Les immeubles seront alors rendus
inhabitables (vitres brisées, toilettes bouchées,
plafonds arrachés, etc.) et ensuite surveillés par une
société privée de sécurité, cela
afin d’éviter que les habitants ne puissent revenir chez
eux.

La complicité entre la police, agissant sur ordre du Procureur
général, et le propriétaire, permettra ainsi de
contourner les exigences légales en matière
d’évacuation. Le prétexte du flagrant délit
de violation de domicile est tristement risible, en particulier
après dix-neuf ans d’occupation pacifique. Les habitants
ont par ailleurs indiqué par écrit à Madame la
Cheffe de la police qu’ils étaient prêts à se
présenter spontanément à la police ou devant un
juge pour répondre des accusations lancées contre eux.
Leur arrestation a donc pour seul but de faire procéder à
l’évacuation de leurs appartements, et aucunement de faire
avancer une procédure pénale.

Ce type d’opération, qui a déjà
été utilisé notamment pour
l’évacuation de la maison Blardonne, au 11 Bd St-Georges,
démontre l’immense capacité de nuisance d’un
Procureur général qui se fait l’allié des
grands propriétaires fonciers, en toute illégalité.

Les habitants des immeubles utiliseront tous les moyens possibles pour
s’opposer à cette opération illicite, menée
paradoxalement par le Procureur général, dont la fonction
est justement de garantir le respect des lois dans la République
et Canton de Genève.

Nous appelons la population genevoise à manifester son
désaccord à l’égard des méthodes
honteuses planifiées par le Procureur général et
à soutenir les habitantes et habitants de RHINO.