Hospice général, engagement du Conseil d’Etat non tenu!

Hospice général, engagement du Conseil d’Etat non tenu!

Dès la première
étape du démembrement de cette institution, le personnel
se mobilise pour opposer un front de résistance à la
remise en question des acquis et au transfert d’activités.

Fin 2006, la direction de l’Hospice général (HG)
pro- duit un document intitulé «Réflexions
stratégiques 2007-2010» dont la presse s’est fait
l’écho, notamment en raison des fortes réactions
provoquées par certaines de ses propositions. Ce texte,
destiné à orchestrer la mise en application de la
nouvelle loi sur la gouvernance de l’HG et le recentrage de ses
activités sur l’aide sociale et l’aide aux
requérant-e-s d’asile, énonçait notamment
l’intention de transférer certaines activités
définies comme périphériques. Il s’agissait
entre autres du transfert des maisons de vacances pour personnes
âgées, du Centre d’animation pour personnes
âgées (CAD), de la maison de l’Ancre, d’Infor
jeunes et des Foyers pour enfants et adolescents. La disparition de
certaines d’entre elles en l’absence de repreneurs
était évoquée.

La mobilisation des usagersères et de nombreux partenaires a eu
pour effet d’infléchir cette position et a amené le
conseil d’administration de l’HG à indiquer
qu’en l’absence de repreneurs ces activités
resteraient dans le giron de l’institution. Cependant, la
recherche d’interlocuteurs intéressés à
reprendre ces activités et la préparation de passation de
compétences suit son cours.

Statut du personnel au rabais

Jeudi 14 juin, le personnel des foyers pour enfant et adolescents,
renforcé par des collègues d’autres services et de
certains de leurs homologues de la Fondation officielle de la jeunesse
(FOJ), manifestait devant la maison mère, au motif que les
engagements pris par le Conseil d’Etat et les assurances fournies
par la direction et le Conseil d’administration tout au long de
la gestation de ce transfert d’activités
n’étaient pas tenus.

Il est d’usage dans la fonction publique que, lors de transfert
d’activités, le personnel conserve ses acquis. Le
personnel des foyers de l’HG est soumis au statut de la Fonction
publique et quelques articles de la Convention collective de travail
(CCT) AGOER s’appliquent de manière spécifique pour
le personnel éducatif. Le personnel de la FOJ est, quant
à lui, soumis à la CCT AGOER. Or, en l’occurrence,
dans une déclaration de principe, signée par les 2
institutions concernées, la commission administrative de la FOJ
a indiqué sa volonté de ne gérer l’entier de
son personnel que sous un seul statut, ce qui revient à remettre
en question la garantie donnée de maintien des acquis et
à opérer un nivellement par le bas.

En l’état des négociations, il est offert au
personnel des foyers de l’HG l’application de la CCT AGOER
et la soumission pour une durée de 2 ans à la loi sur le
personnel de l’Etat. Unanimement, le personnel concerné a
estimé cette proposition inacceptable et considéré
qu’il n’a pas à faire les frais de cette
restructuration, pas plus qu’il ne peut transiger sur le principe
des droit acquis. C’est pourquoi il a tenu à faire
connaître son désaccord et sa détermination
à obtenir gain de cause. Par ailleurs, considérant le peu
de valeur prêté aux engagements pris à son
égard, il a invité ses collègues concernés
par l’éventualité d’autres transferts,
à se joindre à leur action afin de rappeler à
leurs interlocuteurs multiples HG, FOJ et in fineConseil d’Etat
que le galvaudage des engagements ne conduit qu’à une
rupture de confiance et à la montée des tensions.

Prestations sociales attaquées

Dans la foulée, le personnel des autres services a
également été invité à se joindre au
mouvement, en mettant en évidence que l’attention
focalisée sur les transferts d’activités ne devait
pas occulter les mutations profondes qui sont en train de
s’opérer en matière d’aide sociale et
d’aide aux requérant-e-s d’asile, au
détriment des usagers-ères et des professionnel-le-s.
Cette première manifestation donne donc le signal d’une
remobilisation du personnel de l’HG sur la défense de ses
conditions de travail et sur la défense des prestations aux
usagers-ères. Elle n’est qu’un début…

Jocelyne Haller