Pas de cadeaux pour les bas revenus!

Pas de cadeaux pour les bas revenus!

Comme il était prévisible, le Grand Conseil
Neuchâtelois s’est félicité de
«l’embellie financière» et des comptes 2006,
bouclés sur des chiffres noirs, avec près de 90 millions
de recettes supplémentaires par rapport au budget 2006.

C’est le résultat des bénéfices
considérables des entreprises qui paient encore des
impôts, mais aussi des coupes dans les budgets sociaux et des
économies réalisées sur les salaires et les
conditions de travail du personnel des services publics.

Face à ce résultat, nous avons insisté pour que
les erreurs les plus flagrantes, les injustices les plus
évidentes, soient corrigées. Seuls solidaritéS et
le POP ont défendu jusqu’au bout la
nécessité de trouver un moyen de corriger l’erreur.
Ensemble avec les Verts, nous avons déposé un amendement
aux comptes 2006 qui demandait la réintroduction
immédiate des catégories 4 et 5 pour les subventions de
la caisse maladie (LAMAL). Le Conseil d’Etat a combattu notre
proposition. Les député-e-s du PS ne nous ont pas suivis.
Au vote, nous avons perdu. En signe de protestation, pour
dénoncer non des chiffres faux, mais la mauvaise gestion du
Conseil d’Etat, solidaritéS et le POP ont refusé
les comptes 2006.

Qu’à l’heure de certains revers électoraux,
le Parti Socialiste Suisse se préoccupe de ses thèmes de
campagne électorale est une chose, mais qu’il
n’oublie pas que sa politique est aussi jugée sur ce
qu’il fait pratiquement quand il gouverne, à Berne comme
dans les cantons, d’autant plus lorsqu’il est majoritaire,
comme c’est le cas à Neuchâtel. L’onde de choc
de la politique gouvernementale du PS dans le canton de Neuchâtel
a atteint tout le pays; désormais chacun sait que quand le PS
est majoritaire dans un gouvernement, sa priorité va au
rétablissement de l’équilibre financier en
n’hésitant pas à couper dans les prestations
sociales et les salaires, ce qui lui permet de récolter une
«standing ovation», des député-e-s radicaux
à ceux de l’UDC. Mais que pensent celles et ceux qui
n’arrivent pas à vivre de leurs maigres salaires ou qui
n’ont plus de salaires du tout et voient leurs minces revenus
encore amputés? Cette question mériterait une
réflexion aussi importante que celle qui agite aujourd’hui
le parti socialiste autour des thèmes de sa prochaine campagne
électorale.

Marianne Ebel


Taxer les fortunes, pas les prestations

Le 23 octobre 2006, l’initiative cantonale «Pour une
participation des grandes fortunes limitée dans le temps»
a été déposée avec 6240 signatures
valables. Elle propose un impôt progressif, jusqu’à
1%, pour les fortunes de plus d’un million, limité dans le
temps (4 ans). Lancée en avril 2006 par l’Union Syndicale
Cantonale, solidaritéS, ATTAC, les Verts, le POP et le Mouvement
populaire des familles (le Parti Socialiste ayant refusé de
s’associer à ce projet), cette initiative vient
d’être analysée par le Conseil d’Etat sous
l’angle de la recevabilité matérielle (Rapport du
Conseil d’Etat 07.015).

Jugée recevable, elle devra maintenant être
examinée dans les 12 prochains mois par le Grand Conseil. Les
initiants avaient demandé au Conseil d’Etat
d’accélérer la procédure pour permettre de
soumettre l’initiative au Grand Conseil et au peuple, si
nécessaire, encore en 2007. Y arriverons-nous? S’il a
fallu 6 mois pour la déclarer recevable, combien en faudra-t-il
pour qu’elle soit discutée au Grand Conseil?

Si toute la gauche se montre unie, une majorité du Grand Conseil
pourrait adopter cet impôt extraordinaire sur les plus
fortuné-e-s. Les député-e-s du PS
suivront-ils-elles le groupe PopVertsSol dans cette voie?
L’avenir nous le dira. Dans le cas inverse, ou en cas de
référendum, le peuple devra se prononcer. Nous sommes
prêts pour la campagne.

(me)