Statut du personnel du secteur public: vers un référendum?

Statut du personnel du secteur public: vers un référendum?

Au nom des «économies», le Conseil d’Etat
genevois s’est fixé comme objectif de diminuer de 5% les
effectifs de la fonction publique. Cela entraîne des menaces de
licenciement, ou plus subtilement de suppression de postes de travail,
et par là exerce de fortes pressions sur le personnel. De plus,
cette diminution accroît la charge de celles et ceux et qui
restent et ne permet souvent plus de garantir correctement les
prestations du service public.

Dans ce contexte, solidaritéS a débattu le 11 mars pour
réfléchir à l’éventualité du
lancement d’un référendum contre la LPAC (nouvelle
loi régissant le statut de la fonction publique genevoise), qui
comporte notamment la suppression de l’enquête
administrative en cas de licenciement pour «insuffisance de
prestations». Cette réunion, regroupant nombre de
militant-e-s de solidaritéS engagé-e-s sur le plan
syndical dans le secteur public, a dégagé des pistes de
réflexion convergentes. Elle n’avait aucun statut
décisionnel et ne s’est donc conclue par aucun vote
(même indicatif). Néanmoins, en l’état, la
synthèse que nous publions ci-dessous reflète la position
générale qui s’est dégagée de la
réunion:

«En dépit de certaines nuances d’appréciation…

Nous considérons la LPAC comme une dégradation du statut
des salarié-e-s du secteur public, qui va dans le sens
d’une fragilisation de l’emploi. En aucun cas, celle-ci ne
peut être analysée comme une loi équilibrée
du point de vue des travailleurs et travailleuses, où les
«avantages» présumés compenseraient les
«désavantages» bien réels. Il est
également illusoire de la présenter comme une
«assurance», même partielle, contre le
démantèlement complet du statut de la fonction publique,
défendu par la droite. Au contraire, c’est un premier pas
– limité, certes – dans cette direction.

Dans le contexte actuel de faible cohésion syndicale et de
démobilisation des travailleurs et des travailleuses, un
scepticisme se dégage cependant par rapport au choix d’un
référendum «à froid» pour lutter
contre cette dégradation. Ce scepticisme ne repose pas sur une
appréciation des difficultés pour assurer le
succès d’une telle démarche en votation populaire,
mais sur de sérieux doutes quant à la dynamique de
résistance collective qu’elle serait sensée
susciter parmi les salarié-e-s concernés… Des craintes
ont été exprimées aussi, qu’un tel lancement
puisse contribuer à isoler des forces indispensables à
l’organisation, dans l’unité la plus large, de la
résistance à la restructuration des services
annoncée par le Conseil d’Etat.

Nous proposons que la position de notre organisation soit
adoptée en Assemblée générale,
immédiatement après le vote du Grand Conseil lors de sa
session des 22 et 23 mars. Il n’est pas exclu, en effet –
même si ce n’est pas le plus probable – que le projet
de LPAC adopté par la Commission du Grand Conseil soit encore
durci par des amendements de la droite en plénière.»

Nous aurons donc l’occasion de revenir sur ce sujet!

Pierre Vanek