Globaliser la résistance


Contre le capitalisme et la guerre
Globaliser la résistance


L’un des principaux animateurs de la lutte contre la privatisation de l’eau à Cochabamba, Oscar Oliveira, était de passage à Londres. Il y a dénoncé le capitalisme et la guerre.

Jean Batou

Samedi 29 septembre, plus de 1000 personnes se sont rassemblées à Londres pour débattre et s’organiser contre le capitalisme et la guerre, à l’initiative notamment du Socialist Workers Party (SWP). Nous reproduisons ici quelques extraits de l’intervention d’Oscar Olivera, l’un des principaux animateurs de la lutte victorieuse contre la privatisation de l’eau à Cochabamba (Bolivie), contre le capitalisme et la guerre.


«Le marché sans visage et sa domination ont donné naissance à un terrorisme sans visage (…) Les peuples du monde entier ont intérêt à réagir tous ensemble. Beaucoup de gens du tiers-monde pensent qu’il n’y a pas de problème dans le monde développé. Mais je vois des gens de partout combattre les mêmes choses, les privatisations et le chômage, en faveur de meilleures conditions. La guerre établit de nouveaux liens entre nous. Personne ne veut la guerre. Nous devons être contre la guerre, contre les privatisations et contre la globalisation. (…)


L’un des résultats de la mondialisation, c’est d’avoir permis aux gens de se rassembler pour parler ensemble de quelque chose qui n’a pas été privatisé: le droit de rêver d’un monde meilleur. Nous avons obtenu une victoire pour tous ceux qui luttent pour un monde différent, nous avons expulsé une multinationale de Bolivie [Bechtel and United Utilities, ndlr.]. Quand ils ont privatisé toute l’eau, nous avons mené une lutte durant cinq mois. Le prix de l’eau a augmenté de 35% à 300%. Chaque lac, chaque rivière et chaque puits est devenu propriété de Aguas del Tunari.


C’est alors que les gens ont dit ‘assez!’ Ils se sont mis à bloquer les routes. Quelque 600’000 personnes se sont engagées dans la lutte. Nous avons gagné et l’eau a été dé-privatisée. Mais les gens ont décidé qu’ils voulaient quelque chose de plus. Je vis dans une ville de 1,5 million d’habitants, dont 60% ont un revenu d’un dollar par jour. Nous voulons une véritable démocratie, où les partis politiques et les gouvernants n’ont pas le monopole des décisions. Si nous pouvons battre une multinationale en Bolivie, nous pouvons vaincre le système, le terrorisme, le capitalisme, ainsi que l’ensemble du modèle sur lequel cette société est bâtie.»