On connaît la chanson !

On connaît la chanson !

Michel Sardou nous avait habitué à tout. Dans les
années 1970, il clamait son envie de violer des femmes (Les
villes de solitude), son soutien à la peine de mort (Je suis
pour), tout en faisant l’apologie de la colonisation
française (Le temps des colonies). Depuis quelques
années, la télévision françaises
l’avait quelque peu oublié. Trop has been, il passait plus
rarement sur le petit écran et la radio semblait l’avoir
rayé de ses programmes. On ne s’en plaignait
guère…

Mais voilà… Le chanteur n’avait pas dit son dernier
mot. On connaissait son amitié pour Nicolas Sarkozy depuis la
lointaine année 1999. Michel Sardou ne se privant pas
d’ailleurs de rappeler en toute occasion les liens qui
l’unissent au premier flic de France. On ne pouvait se douter en
revanche que le chanteur, sacré deuxième
personnalité la plus aimée des Français en 2004,
allait suivre les traces de Doc Gyneco, un autre has been du top 50
français. Depuis quelques jours en effet, difficile de passer
à côté de la dernière chanson en date de
Michel Sardou, intitulée «Allons danser».

Sur une musique de Veneruso, maestro incontesté du genre
«Variétés», Michel Sardou livre son credo
politique sarkozyste. En voici quelques perles:


«D’où que tu
viennes, bienvenue chez moi. En sachant qu’il faut respecter ceux
qui sont venus longtemps avant toi»




«Se prendre en charge et pas charger l’Etat»



«Dire aux enfants qu’on
va changer l’éducation qu’ils ont, pas celle
qu’ils n’ont pas»




«Parlons enfin des droits acquis.



Alors que tout, tout passe ici-bas. Il faudrait qu’on en oublie, sous peine de ne plus avoir de droits»

Et de conclure par cette admonestation qui peut sonner comme une menace:

«Admettons enfin vous et moi.
Que nous sommes tous des hypocrites. La vérité ne nous
plait pas. Alors on a le pays qu’on mérite».



Dans une récente interview, Michel Sardou affirmait: après 40 ans de carrière, «la provoc pour la provoc ne m’intéresse plus. Je dis ce que je pense mais j’y mets les formes».
Et force est de constater que les formes mises ici s’accommodent
autant à la sauce Sarkozy qu’à celle du Parti
socialiste, aligné derrière Ségolène Royal.
A la musique entraînante de Jacques Veneruso de nous faire avaler
la pilule plus aisément…. On connaît la chanson!

Stéfanie Prezioso