Caisse unique: les monstrueux mensonges de Couchepin

Caisse unique: les monstrueux mensonges de Couchepin

Mal
inspiré par l’argumentaire trompeur de santésuisse
contre la caisse unique, Couchepin a poursuivi juste avant Noël
son oeuvre de casse sociale en «démolissant» la
caisse unique à coup de mensonges tous plus grossiers les uns
que les autres: «un monstre non démocratique»,
«gigantesque gaspillage», «machine à provoquer
la hausse des coûts», «nouvel impôt»,
«prime unique».

Récitant le credo de la
concurrence comme seule voie pour réguler le marché de la
santé et pour contrôler la hausse des coûts, les
opposants à la caisse unique, à bout d’arguments
sérieux, assènent des contre-vérités,
à croire qu’ils n’ont pas lu le texte de
l’initiative! Faut-il rappeler que celle-ci prévoit trois
grands principes: une seule caisse maladie nationale, une gestion
tripartite, un financement en fonction de la capacité
économique des assuré-e-s? La concrétisation de
ces propositions de changements fondamentaux sera
réalisée à travers une loi et des ordonnances,
évidement plus détaillées et qui feront
l’objet de débats dans le cadre des règles
démocratiques actuelles.

Vers une gestion transparente et démocratique

Prétendre que le système proposé serait un monstre
non démocratique alors qu’il prévoit au contraire
une gestion transparente tripartite sous contrôle parlementaire,
tient de l’imposture. L ’opacité du système
actuel et l’absence totale de démocratie dans le
fonctionnement des 87 caisses maladie privées soumises au seul
régime de la cooptation et du secret, voilà la
démocratie selon Couchepin!

Parlons du gigantesque gaspillage! Que penser des nombreux frais de
publicité éhontée pour chasser les bons risques,
des surcoûts liés aux changements de caisses, des
multiples réserves et provisions, dont des millions soumis aux
aléas boursiers, dont personne ne connaît le montant
exact, en tous les cas pas les pouvoirs publics! Voilà le
monstrueux gâchis.

La caisse unique garantit au contraire la fin de ce gaspillage insensé.

Avec l’obsession de réduire les dépenses dans le
secteur santé, les recettes néolibérales des
assureurs privés et de la droite parlementaire sont
ressassées: réduire les prestations remboursées
dans l’assurance sociale, favoriser le secteur privé
contre les service public, supprimer l’obligation de contracter
pour diminuer les prestataires, des primes en fonction de
l’âge, en passant par la mise en concurrence
généralisée entre tous les fournisseurs de soins.

Pour un financement type AVS

Au contraire, des planifications concertées, des tarifs sous
surveillance démocratique, des prestations de qualité,
des mesures préventives adéquates, plus
particulièrement dans le monde professionnel, telles sont les
bases d’une politique sanitaire sociale et non pas «une
machine à provoquer la hausse des coûts».

Couchepin avait lancé l’offensive contre la caisse unique
avec l’argument d’un nouvel impôt qui chargerait
surtout les classes moyennes. L’initiative, au contraire laisse
la plus grande marge pour le choix du mode de financement. La
préférence est clairement en faveur du système
type AVS, comme le souligne l’argumentaire des initiants. La
volonté exprimée est celle de la solidarité.
Logiquement, ce nouveau mode de financement ne peut que favoriser la
majorité de la population.

Parler de prime unique est enfin totalement absurde: cette invention de
santésuisse dans ses délires spéculatifs n’a
strictement rien à voir avec le texte de l’initiative. Au
contraire, l’initiative est très clairement en faveur de
primes en fonction de la capacité financière des
assuré-e-s pour rompre avec le régime anti-social actuel
de prime unique par tête. A l’évidence, le calcul
des primes tiendra compte des situations cantonales, comme les tarifs
différenciés selon les cantons, avec les
péréquations nécessaires.

Une campagne fraudeuleuse

Ainsi, le discours hostile de Couchepin se résume à un
ramassis de propos fallacieux. Il fait suite à la campagne de
santésuisse frauduleusement financée par nos primes,
comme l’ont mis en évidence l’étude Rhinow et
Kägi de Bâle en décembre 2006, alors que le Conseil
fédéral n’a pris aucune mesure pour interdire ce
financement, et que les assureurs persistent, selon leurs
récents communiqués, en «réglant de nouvelle
manière le financement des informations contre
l’initiative demandant une caisse unique» (15.12.06).
En conclusion, comme le résume très justement
Stéphane Rossini, le véritable enjeu de la caisse unique
est un choix entre une assurance maladie sociale ou une privatisation
du système de santé sous le seul contrôle des
assureurs.

Gilles GODINAT


Caisse unique: large soutien des médecins romands

Les différentes associations cantonales de médecins
vaudois, genevois et neuchâtelois ont procédé
à une consultation démocratique interne sur la caisse
unique. Les résultats ont créé la surprise
générale: une très large majorité de
médecins plébiscite la caisse unique, avec un taux de
plus de 75% à Genève! Du jamais vu. Ce vote
reflète le sentiment du corps médical d’être
de plus en plus soumis au diktat des assureurs des caisses maladies et
de ne pas être entendu par le pouvoir politique, plus
particulièrement de Couchepin, comme l’a
démontré la grande manifestation de ce printemps à
Berne. L’argument de la menace
d’«étatisation» n’a, pour la
première fois, pas eu l’effet attendu. Les avantages de la
caisse unique apparaissent de plus en plus dans les prises de position
spontanées de médecins praticiens. Un réseau de
contact entre médecins a été mis sur pied au
niveau national en lien avec le comité d’initiative pour
favoriser les échanges d’informations.

Ces votes favorables ont entraîné au niveau national un
changement de position dans les instances faîtières de la
FMH, jusqu’alors plutôt hostiles à la caisse unique,
sauf quelques exceptions. Ce nouveau rapport de force a favorisé
la décision du libre choix pour la votation de mars sur la
caisse unique, alors que la FMH aurait pu mener campagne ou prendre
position en défaveur de l’initiative.

Ces éléments encourageants doivent évidement
être intégrés dans les comités locaux pour
stimuler la campagne en cours contre les mensonges des opposants.
    

(gg)