Le 2 décembre, à Berne, un millier de manifestants solidaires avec les peuples en lutte du Mexique
Le 2 décembre, à Berne, un millier de manifestants solidaires avec les peuples en lutte du Mexique
Le traité de libre échange avec les États-Unis et
le Canada, signé en 1994, et la domination
néolibérale imposés au Mexique, permettent
à lÉlite mexicaine de senrichir, au
détriment des populations appauvries.
La grève générale des instituteurs-trices à
Oaxaca, qui dure depuis six mois, témoigne de la grave
dégradation de la situation. Les Indigènes et les classes
vivant dans la misère ou lextrême misère se
sont associés à la lutte des enseignant-e-s et exigent la
démocratisation radicale des structures éducatives,
sociales et politiques de Oaxaca.
Ensemble, ils ont créé une gouvernance parallèle:
lAssemblée Populaire des Peuples de Oaxaca
(lAPPO), ce qui témoigne pour lessentiel
dune volonté de mettre en oeuvre une nouvelle et
réelle alternative aux institutions pourries. Des manifestations
regroupant jusquà 800 000 participant-e-s ont
exprimé la solidarité populaire avec lAPPO. Et
ceci malgré loccupation massive de larmée
et de la police.
LAPPO revendique comme la grande marche des Zapatistes
et des Indigènes en 2001 lauto-gouvernance et le
respect intégral des droits des Indigènes et de leur
dignité, ce que précisément lÉlite
corrompue et criminelle sobstine à refuser.
Afin déviter que la rébellion de Oaxaca ne se
répercute sur dautres États mexicains, le
président Fox ta tenté de lécraser
brutalement dès le 25 novembre. Il sagissait
également de permettre au nouveau président
Calderón, élu sur fond de fraude électorale et
intronisé le premier décembre sous les huées
dune partie du Parlement, de gouverner dune
manière plus impitoyable encore, mais sans résistance.
Cest du moins lillusion que se fait lÉlite
face à une population de plus en plus révoltée.
En accusant la rébellion davoir incendié le palais
de justice, alors quil sagissait de loeuvre
dagents provocateurs, les polices fédérale et de
lÉtat de Oaxaca ont procédé à des
rafles nocturnes des membres de lAPPO. Dans les seules deux
nuits qui suivirent, 200 personnes ont été
arrêtées dune manière ciblée.
Pratiquement, létat de siège a été
instauré. On pourrait se croire à Berlin en 1933 ou du
temps des dictatures en Argentine ou Chili.
De graves violations des droits humains ont été
perpétrés: assassinats, arrestations arbitraires,
disparitions forcées, tortures et viols dans les prisons. Et
dire que le Mexique préside le Conseil des droits de
lhomme de lONU!
Dans lensemble du Mexique, la répression actuelle contre
les mouvements sociaux fait de ce pays un modèle non pas de
«transition démocratique » comme le prétend
la rhétorique officielle, mais dautoritarisme, de
corruption et dimpunité!