Pourquoi deux référendums?

Pourquoi deux référendums?

Nous avons eu un échange lors de la réunion du 11
novembre à Berne avec Peter Wehrli, animateur du ZSL (Centre
pour une vie autonome) de Zurich, qui a déposé le premier
référendum contre la révision de l’AI et qui
s’était déplacé à notre
réunion.

Cet échange a confirmé que nous avions bien fait de
déposer, au nom de la Coordination, une demande de
référendum distincte, à laquelle puisse se rallier
un large spectre d’opposant-e-s, avec, bien sûr, chacun
leurs propres arguments en sus du socle commun.

En effet le ZSL, ou du moins son animateur, nous a confirmé
qu’il ne souhaitait pas l’aboutissement du
référendum «sur n’importe quelles
bases» et qu’il concevait même celui-ci comme pouvant
être «contre-productif», s’il
n’était pas porteur d’une vision précise de
perspectives pour l’AI, correspondant aux vues du ZSL
(www.zsl.ch) Il souhaite un référendum qui ne
s’inscrive pas dans une logique de refus du
démantèlement d’une assurance sociale et qui ne
conduise pas à un «débat gauche/droite».

Il a aussi indiqué que – pour sa part – il
était opposé à un financement
supplémentaire de l’AI. Il a de plus marqué sa
forte conviction que le référendum et l’AI en soi
étaient d’abord et surtout l’«affaire des
handicapé-e-s eux-mêmes», dont il serait le
représentant. Problématique pour nous, alors que –
précisément – notre coordination travaille, avec
nombre de handicapé-e-s et de représentant-e-s
d’associations de ce milieu, pour faire passer
l’idée, indispensable à nos yeux si nous voulons
gagner cette bataille, que cette assurance sociale nous concerne toutes
et tous, qu’il en va aussi des droits de tous les
salarié-e-s, même s’ils ont heureusement
jusqu’ici été épargnés par la
maladie, l’accident ou le handicap.

Un exemple supplémentaire concret du problème que posera
à certains l’argumentaire du ZSL est fourni par l’un
des premiers points de celui-ci, la dénonciation de la
«horde de nouveaux fonctionnaires bien payés»
à laquelle conduirait, selon lui, la révision.

Ainsi, si l’engagement de Peter Wehrli doit être
respecté et que ses idées doivent être mises en
débat dans l’espace qu’ouvrira le
référendum, elles ne peuvent servir de base commune pour
le faire aboutir et nous ne pouvons pas nous «reposer» sur
lui! Le ZSL, avait d’ailleurs été contacté
au moment de la mise en route de la coordination nationale et avait
indiqué qu’il n’était pas
intéressé à y jouer un rôle. Il y a donc
bien deux référendum distincts, même si nous les
déposerons en même temps et que les signatures se
cumuleront. Sur ce plan concret enfin, le ZSL n’a pas
été en mesure d’articuler, à ce stade, un
objectif de récolte de signatures de son côté…

Pierre VANEK