Grève de la faim contre licenciements

Grève de la faim contre licenciements



Durant trois jours, dix personnes
– sept travailleurs-euses licenciés par la SEAT, ainsi que
trois travailleurs solidaires, ont fait une grève de la faim
pour appuyer la réintégration, avant les prochaines
fêtes de Noël, de tous les salarié-e-s
licenciés par la SEAT à Barcelone. Une mobilisation
étonnante, qui prend à contre-pied, autant la direction
de l’entreprise, que celle des syndicats majoritaires, à
qui les licenciés reprochent d’avoir signé un
accord sur leur dos. Un exemple européen de lutte sans
concession contre les licenciements.

Cette grève de la faim s’est déroulée dans
les locaux de l’Université de Barcelone. Cinq cent
personnes ont visité les grévistes en témoignage
de solidarité: des membres des familles et des ami-e-s des
travailleurs de la SEAT (licenciés ou en activité), des
étudiant-e-s de l’Université, des travailleurs de
nombreuses entreprises, des syndicalistes, des militant-e-s politiques
et associatifs, ainsi que des personnalités diverses. Seuls
manquaient véritablement à l’appel les
représentant-e-s des syndicats majoritaires de
l’entreprise: les Commissions Ouvrières (CC.OO) et
l’UGT.

Cette grève de la faim est un premier avertissement à la
direction de l’entreprise SEAT pour exiger la
réintégration de tous et toutes les licenciés
avant Noël prochain. Il vise à démentir les fausses
informations qui prétendent qu’une solution du
«conflit des licenciés» est en vue. En
réalité, le comportement de la direction de SEAT
contredit ses promesses et ses déclarations: au lieu de
réembaucher les licenciés, elle engage de nouveaux
travailleurs, elle impose des heures supplémentaires en fin de
semaine dans la zone franche de Martorell, elle préfère
réduire la production du nouveau modèle León par
manque de personnel et elle persiste à ne pas donner de travail
à ceux et celles qui ont obtenu l’annulation ou la
suspension de leur licenciement. A ce jour, elle continue
d’empêcher 500 travailleurs de partir en retraite partielle
pour ne pas devoir les remplacer par des licenciés…

Pour l’ensemble de ces raisons, après le succès de
leur action, les grévistes de la faim se sentent plus forts,
plus déterminés à poursuivre la lutte, conscients
qu’ils bénéficient d’une solidarité
croissante de la part des travailleurs-euses et des citoyen-ne-s.
D’autres actions sont à prévoir pour exiger le
réengagement de tous et toutes les licencié-e-s.

Jean BATOU