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N° 96 (01/11/2006). A la une: To criminalize abortion is a crime!
p. 11-12
Lien direct: https://www.solidarites.ch/journal/d/article/2677
Référendum AI
Démantèlement de l'AI: défendons nos droits!
Malgré l’évidence de son caractère indispensable, au lendemain du vote des Chambres, le référendum apparaissait incertain. L’organe faîtier national des associations de handicapé-e-s – la DOK – et différentes organisations membres, comme par exemple Pro mente sana, qui considère pourtant que les défauts de la révision sont prépondérants, ont renoncé à lancer le référendum. Notamment au motif qu’il retarderait l’assainissement financier et le désendettement de l’AI et que le fait de laisser passer cette révision pourrait ouvrir la voie à des réformes positives dans ce domaine. Le secrétaire de la DOK, Thomas Bickel, a également invoqué le «climat au sein de la population» qui serait «défavorable» au référendum...
L’une des organisations faîtières d’associations de défense des handicapé-e-s, Agile, s’est – dans un premier temps – prononcée publiquement en affirmant que «la seule option raisonnable dans cette situation» était le lancement d’un référendum, mais qu’elle n’en avait pas les moyens «avec quelques petits alliés seulement» et qu’elle y renonçait «la mort dans l’âme»
USS et PSS aux abonnés absents…
Et en effet, les gros «alliés» hypothétiques n’ont pas répondu présent. L’USS, tout en reconnaissant que cette révision était «incontestablement marquée du sceau du démantèlement social», a décidé qu’il ne serait pas «raisonnable» de lancer le référendum… au vu de la décision des «grandes associations» de handicapés de ne pas le faire. L’USS déclare vouloir se «concentrer sur le problème du financement» de l’AI. Position inacceptable: d’abord parce qu’en renvoyant la balle dans le seul camp des organisations de handicapés, l’USS nie le fait que cette révision s’attaque aux droits de tous les travailleurs-euses, que le mouvement syndical est censé défendre, ensuite parce que la victoire concédée d’emblée à la droite, que signifie le renoncement au référendum, contribue à dégrader encore le rapport des forces sur la question du financement et encourage la droite à continuer dans la voie d’un pseudo-assainissement sur le dos des handicapé-e-s et de tous les travailleurs-euses.Le PSS, quant à lui, a d’abord déploré le caractère «unilatéral» de la révision comme étant «uniquement un projet de démantèlement des prestations» en violation d’un «accord trouvé à ce sujet entre partis gouvernementaux». Pourtant, il ne lancera ni ne soutiendra le référendum... Reprenant le couplet sur la «priorité au financement», il indique qu’il est fortement engagé par ailleurs, mais laisse généreusement ses sections locales soutenir le référendum si ça leur chante.
«A gauche toute !» au rendez-vous
Ainsi, le lancement du référendum a été laissé – comme cela a été le cas par le passé sur d’autres objets allant de la la Loi sur le chômage à la Loi sur le marché de l’électricité – à des forces de résistance «minoritaires». Deux associations de handicapé-e-s, le Centre pour une vie autonome de Zurich (ZSL) et Cap-Contact en Suisse romande ont décidé de lancer le référendum, mais un peu «pour leur compte», sans vouloir mobiliser autour de l’attaque non seulement aux handicapé-e-s actuels, mais à tous les salarié-e-s, et surtout en renonçant explicitement à constituer un comité référendaire ouvert à toutes les forces progressistes désirant s’engager. Et, sur le terrain, celles-ci sont relativement nombreuses, sections syndicales, union syndicales locales, petites (ou moins petites) associations «de base», de défense des handicapé-e-s...C’est dans ce contexte que les parlementaires d’«A Gauche Toute!» ont lancé le processus qui a conduit à la création, le 21 octobre à Neuchâtel, d’une «Coordination nationale contre la 5e révision de l’AI».
Sous les mot d’ordre «NON au démantèlement de nos droits! NON au démantèlement de l’AI!», celle-ci entend réunir, dans les cantons et au niveau national, toutes les forces et individus qui veulent défendre, non seulement les droits des personnes handicapé-e-s, mais aussi celui de tous les salarié-e-s en la matière.
Cette coordination a déposé une demande propre de référendum dont les listes sont diponibles, notamment sur www.solidarites.ch.
Le front de résistance s’élargit
Au-delà du groupe parlementaire, les coalitions «A gauche toute!» à Genève et Vaud soutiennent aujourd’hui officiellement le référendum, comme aussi solidaritéS et le PST/POP nationalement, les PS genevois et vaudois, les Unions syndicales vaudoise, fribourgeoise, neuchâteloise et bâloise, le MPS, la FGA, le SIT et le SSP à Genève et différentes organisations de patient-e-s et de handicapé-e-s, dont la liste s’allonge chaque jour....Celle-ci va par exemple de l’Association de personnes atteintes de troubles bipolaires (ATB) à Genève à la Fédération Suisse des personnes atteintes de maladie musculaire (SGMK) basée à Zurich, en passant par la CORAASP (Coordination romande des associations d’action en santé psychique) et le GRAAP (Groupe romand d’accueil et d’action psychiatrique)…
La coordination et son référendum ont recueilli le soutien national des Verts, de l’AVIVO, des Jeunesses socialistes et, bien sûr, de nombreuses personnes qui ne sont pas forcément d’accord avec la «démission» de leurs organisations en la matière. Cette mise en route d’un front de résistance à ouvert ou ré-ouvert des discussions sur le référendum dans nombre d’organisations et d’associations qui pourraient basculer dans le camp du référendum.
Une réunion nationale de la «Coordination contre la 5e révision de l’AI» se tiendra samedi 11 novembre à Berne, à 14h30 Hotel Kreuz, Zeughausgasse 41, pour consolider et étendre le front référendaire, notamment en Suisse alémanique…
Mais la récolte de signatures a d’ores et déjà démarré, des coordinations locales se constituent… Le défi des 50 000 signatures est considérable. Aidez-nous à le relever, prenez-contact!
Pierre VANEK
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