Michel Ducommun élu à la cour des comptes

Michel Ducommun élu à la cour des comptes

Le 24 septembre, les électeurs et les électrices du
canton de Genève devaient élire six magistrat-e-s
à la Cour des comptes, une nouvelle instance dotée de
pouvoirs d’investigation étendus sur l’utilisation
des deniers publics: trois titulaires et trois suppléant-e-s. Au
début, le PS et les Verts étaient tombés
d’accord avec l’Entente bourgeoise et l’UDC pour
limiter cet enjeu à des questions de nature technique: une liste
«apolitique» de candidat-e-s
«compétents» regroupant tous les partis
gouvernementaux et l’UDC. Seul le Mouvement des Citoyens Genevois
(droite populiste) annonçait dès le départ
qu’il entendait faire cavalier seul.

C’est dans ce contexte, que solidaritéS a
décidé d’avancer le nom de Michel Ducommun, ancien
Président du Cartel intersyndical de la fonction publique, pour
une candidature de combat contre les listes gouvernementale et
d’extrême-droite, ou pour une liste de gauche, pour autant
que le PS et les Verts renoncent à partir avec la droite,
position à laquelle ils se sont ralliés en
définitive. En effet, dans un scrutin majoritaire, partir en
ordre dispersé, c’est renoncer à toute chance de
gagner. En même temps, l’UDC quittait le bateau de la
droite gouvernementale pour rejoindre le MCG, qui risquait sinon de
chasser sur ses terres en compagnie du groupe «Halte aux
Déficits». Cette élection prenait enfin des
couleurs politiques, même si la gauche gouvernementale y avait
consenti à reculons (et pour combien de temps?)…

Voulait-on une Cour des comptes qui accompagne les politiques de
démantèlement des services publics, sous la soi-disante
bannière de la compétence (droite) ou de
l’indépendance (extrême-droite), ou une instance
élue pour défendre un Etat au service des citoyen-nes, y
compris, en ce qui concerne notre camarade, contre la majorité
PS-Verts du Conseil d’Etat? Michel Ducommun résumait ainsi
les principaux enjeux de cette élection dans le tract tous
ménages diffusé par solidaritéS: «La
droite veut nous faire croire que l’élection à la
Cour des comptes est apolitique, que c’est une question
limitée à l’indépendance, la
compétence et la rigueur. (…) [Pourtant], cette Cour des
comptes peut devenir un simple alibi coûteux et vide de sens, une
institution qui s’en prend au rôle social de l’Etat
en traquant les soi-disant largesses des services publics et de
l’aide sociale, ou au contraire un instrument qui envisage la
lutte contre les éventuels dysfonctionnements comme un moyen de
garantir la qualité des prestations des services publics».

Résultat des courses: notre camarade Michel Ducommun a
obtenu 42283 suffrages (43%), le meilleur score parmi les candidat-e-s
suppléants, devant Marco Ziegler (PS) (42,3%), Myriam Nicolazzi
(Lib.) (40,8%), Denis Mathey (Rad.) (39,8%), Ivan Cohen (PDC) (38,8%),
Françoise Sapin (UDC-MCG) (11,4%) et Philippe Ehrenström
(UDC-MCG) (9,0%). Pour les titulaires, Stanislas Zuin (Verts) obtient
43,6%, devant Antoinette Stalder (43,4%), Stephane Geiger (41,8%),
Felix Laemmel (40,3%), Giorgio Bordogna (39,9%) et Barkan Yilmaz
(UDC-MCG) (10,7%).

Jean BATOU