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N° 93 (06/09/2006). A la une: Immigrées réfugiées: non à la discrimination!
p. 20
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Genève
Restituer la ville à ses habitants: contribution de Christian Ferrazino
Fin août Christian Ferrazino nous a annoncé sa décision de ne pas se porter candidat pour une troisième législature à l’exécutif en Ville de Genève, pour des raisons tant personnelles que politiques. Il a affirmé son souhait, auquel nous travaillons: «que la gauche combative dans le canton de Genève dépose des listes communes aux élections municipales de 2007 et que l’échec des élections cantonales puisse être dépassé.» Il a dit aussi que, sans être candidat, il participerait toujours et encore à nos combats. S’agissant du bilan de l’«Alternative» majoritaire en Ville de Genève, il a critiqué «le manque de cohésion et de sérénité dans les relations entre membres de l’exécutif d’une part et entre l’exécutif et le Conseil municipal d’autre part.» En relevant que: «Ce constat a toutefois été monté en épingle par la droite politique, appuyée par certains médias. En effet, les autorités municipales ont développé depuis plus de 7 ans, des réalisations et des projets de qualité.» Sa contribution et celle du département dont il est – toujours! – en charge, ont sans aucun doute joué un rôle déterminant dans ce constat positif. A ce sujet, nous reproduisons ici quelques extraits d’un document de travail transmis cet été aux groupes de l’Alternative portant sur le bilan de son action. (réd)
Priorité à la mobilité douce
La politique de la municipalité, sous l’impulsion de Christian Ferrazino, a consisté à rendre une partie de l’espace public à la population, quitte à réduire l’emprise des voitures. Pour restituer davantage de vie, développer davantage d’échanges humains dans les quartiers, certaines rues ont été rendues aux piétons, soit une quinzaine de rues depuis 1999. Notamment la rue Leschot, la rue Vignier, la rue Patru, la rue des Maronniers, la rue de la Flèche, la rue de la Chapelle, la rue Dumas, la rue Masbou, la rue Dizerens, la rue du Môle, la rue Beaulieu, la rue du Lac, etc. […]La réalisation de telles mesures est d’autant plus nécessaire que la circulation individuelle motorisée crée des nuisances sonores de plus en plus difficiles à supporter pour les résidant-e-s de la ville, ainsi qu’une pollution de l’air, qui s’aggrave constamment. Toutefois, sur ces deux questions, les compétences municipales ne permettent pas de trouver de véritables solutions et il incombe manifestement aux cantons et à la Confédération de prendre des mesures de santé publique pour limiter enfin et de manière massive l’afflux des véhicules individuels motorisés dans les agglomérations et cela au bénéfice des transports publics et de la mobilité douce (marche à pied et vélo).
Priorité au dialogue et à la concertation
L’ensemble de cette politique nécessite, pour chaque
projet isolément, beaucoup de discussions et de concertations
avec les associations d’usagers-ères et
d’habitant-e-s, en donnant la parole aux usagers-ères et
aux habitant-e-s des quartiers concernés. En particulier, la
concertation avec les associations d’habitant-e-s de quartier et
avec les associations de parents d’élèves a
constitué une priorité majeure dans les modalités
de mise en place des nouveaux aménagements. Seul un dialogue
permettant une évaluation collective des besoins et des
solutions est de nature à permettre la réalisation des
projets dans les meilleures conditions possibles. De plus, cette
concertation doit se maintenir après la réalisation des
aménagements, afin d’enregistrer les réactions de
la population et de procéder aux adaptations qui
s’imposent le cas échéant. […]Priorité au logement social
La Ville et le Canton de Genève connaissent, depuis la fin des années 1990, une forte recrudescence de la pénurie de logements. Le secteur privé, en pratique, s’occupe essentiellement de produire des nouveaux logements en propriété par étage, soit l’investissement qui permet une rentabilisation très rapide et très fructueuse. […] Dans cette configuration, il est nécessaire d’encourager d’abord la construction de logements répondant aux besoins prépondérant de la population, soit essentiellement les catégories à revenus faibles ou moyens. Pour cette raison, l’objectif de la construction de logements sociaux est prioritaire et, en tout premier lieu, la construction de logement type HBM.Sur l’impulsion du Département de l’aménagement, des constructions et de la voirie une série de mesures sont prises, depuis plusieurs années, pour faciliter la construction de logements sociaux.
Tout d’abord, en matière d’aménagement, les positions prises par la Ville de Genève vont dans le sens d’une urbanisation des secteurs susceptibles d’être construits de manière plus dense, mais avec toujours un respect de deux tiers au moins de logements sociaux, dont un maximum possible de HBM, en respectant des gabarits à dimension humaine et l’environnement naturel (arborisation).
La Ville de Genève elle-même recherche les occasions de construire des logements sociaux, en particulier par l’intermédiaire de la Fondation de la Ville de Genève pour le logement social, qui a reçu grâce à l’intervention du Département, une organisation plus performante et une dotation de 20 millions de francs, qui lui donne un potentiel constructif important. De la sorte, des projets sont en cours, notamment sur le terrain du Foyer et à la rue du Cendrier. D’autres projets pourront démarrer, comme par exemple une coopérative d’habitation à construire à la rue de la Coulouvrenière.
Le Département est également à l’origine d’une nouvelle politique d’acquisition foncière, par l’exercice du droit de préemption réservé légalement à la Ville de Genève sur son territoire. Deux secteurs ont été déterminés (Mervelet et le secteur de la gare des Eaux-Vives), qui sont proches des nouvelles grandes lignes à construire de transports publics et sont manifestement destinés à être urbanisés. […]
Un important programme de rénovation d’immeubles anciens a été réalisé dans le quartier des Grottes et dans le quartier de Saint-Gervais. D’une part, ces rénovations ont été conduites en sorte de respecter des critères de qualité et d’économie d’énergie tout à fait remarquables, mais encore le Département a obtenu que les loyers, après travaux, soient modérés, donnant ainsi un exemple très positif de bonne application de la LDTR par un propriétaire de bâtiment locatif.
Christian FERRAZINO
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