Comptes du canton: choc brutal…

Comptes du canton: choc brutal…

Les comptes intermédiaires du Canton se soldent par un
déficit prévisible: 5,1 millions au lieu des 48,9
millions budgétés. Le Conseil d’Etat affiche un
certain sourire, davantage en tout cas que celles et ceux sur le dos de
qui se réalise ce brutal redressement des finances. Des recettes
supplémentaires – certaines exceptionnelles – mais surtout des
charges salariales encore plus basses que prévues expliquent ce
résultat. La baisse des salaires de la fonction publique avait
déjà entraîné une diminution des charges au
budget de 25 millions; c’est 12,7 millions de plus, au bas mot,
qui leur sont en réalité prélevés; 7
millions pour les écoles dont 2 pour les seuls lycées,
alors que le nombre de lycéennes et de lycéens est
très sensiblement en hausse. Dans la santé ce sont 6,8
millions d’économies sur les subventions accordées,
1,5 millions d’économie sur un personnel
déjà largement pressuré.

Ces millions d’économisés signifient des
prestations réduites, une qualité d’encadrement et
de formation qui se dégrade, un personnel qui ne peut plus faire
face. Le budget 2006, c’était aussi des réductions
sévères des subsides aux caisses maladies, mais aussi
à celles et ceux qui n’ont pas de salaire ou dont le
salaire ne suffit pas pour vivre.

Nous n’avons cessé de revendiquer l’abrogation de
toutes les mesures qui s’en prennent aux plus pauvres et aux
salaires des employé-e-s de l’Etat. Compte tenu de ces
«bons» résultats intermédiaires,
solidaritéS a réitéré sa demande au Conseil
d’Etat pour qu’il rembourse les 100 Fr. mensuels
qu’il a économisés sur le dos des personnes les
plus pauvres du canton, au nom d’un pseudo sacrifice
présenté au début de l’année comme
nécessaire pour «équilibrer» les finances.
Mais pour que le Conseil d’Etat s’exécute, il faudra
plus qu’une simple demande: une mobilisation de tous ceux et
celles qui refusent ce lamentable démantèlement du droit
pour chacun et chacune de vivre dans ce pays riche sans tomber dans la
misère.

La mobilisations est d’autant plus d’actualité que
la préparation du budget 2007 est sur le feu et que le Conseil
d’Etat annonce sa volonté de poursuivre sur sa voie. Et
à voir ce qui se passe actuellement pour les éducatrices
et les éducateurs qui travaillent dans les maisons pour enfants,
adolescent-e-s et adultes en difficulté, nous ne sommes pas
sortis de cette spirale injuste: le Conseil d’Etat vient en effet
de décider unilatéralement – sans aucun accord avec
les associations et syndicats du personnel – de refuser
d’adapter les salaires des collaborateurs-trices des institutions
privées subventionnées sur ceux des employé-e-s de
la fonction publique. Il remet en cause tous ses engagements
passés. C’est tout simplement inacceptable.

Henri VUILLOMENET