COSA: Les tartuffes montent au front: oui contre les cadeaux aux riches...

COSA: Les tartuffes montent au front: oui contre les cadeaux aux riches…



Les bourgeois deviennent un peu
nerveux. Et s’ils perdaient face à l’initiative
Cosa, comme le prédisent certains sondages? A Neuchâtel,
par exemple, comme ailleurs, les citoyen-ne-s ont eu droit à un
libelle tous-ménages, sur papier glacé, avec portrait de
la notabilité libéralo-radicalo-udc, qui
s’inquiète des conséquences de l’acceptation
de l’initiative pour les citoyen-ne-s: nombre de lits
d’hôpitaux, de places de crèches,
d’établissements pour personnes âgées, etc.
prétendument menacés, y sont mis en exergue.

Ceci alors que la politique constante de ces mêmes
milieux, consiste précisément à préparer,
à longueur d’années ce type de coupes dans les
prestations à la population, en réduisant et en
supprimant les impôts sur les successions, sur les entreprises et
en multipliant les cadeaux à répétition aux riches.

Quand ils se livrent à cet exercice, ils ne
s’inquiètent pas une seconde des conséquences
concrètes sur la majorité de la population de leur
politique des «caisses vides», qui sont pourtant bien plus
importantes que ce que pourrait entraîner l’acceptation de
Cosa. Surtout que ces mêmes notables sont plein de nouvelles
«bonnes idées» pour multiplier les réductions
d’impôts pour les fortunés, que ça soit au
niveau cantonal ou fédéral. Pas étonnant donc
qu’ils s’inquiètent de voir l’argent des
bénéfices de la BNS filer vers l’AVS… et
échapper ainsi à leur machine à redistribuer les
fonds publics aux petits copains.

C’est le sens essentiel du OUI de solidaritéS à
cette initiative du PS. En effet, l’argent versé à
l’AVS, c’est tout ça qui ne filera pas en cadeaux
fiscaux.
En outre, le soutien populaire à cette initiative sera le signal
d’une volonté indispensable de consolider l’AVS, de
lui permettre de répondre un jour enfin réellement
à son mandat constitutionnel, qui consiste à
«couvrir les besoins vitaux de manière
appropriée», ce qui est – chacun le sait –
bien loin d’être le cas, avec des rentes mensuelles variant
entre 1075 et 2150 francs!

Ce OUI sera également un signal contre l’attaque aux
retraité-e-s par la réduction des rentes que
prépare Pascal Couchepin, à travers la suppression de
leur adaptation au renchérissement, sous prétexte des
problèmes financiers de cette assurance sociale.
Problèmes qui servent aussi à justifier ses plans
scandaleux d’élévation de l’âge de la
retraite.

Son compère radical Hans-Rudolf Merz, dans Le Temps, expliquait récemment qu’il ne «voyait
aucune solution pour compenser la perte des 800 millions
qu’induirait – pour la Confédération –
un oui à COSA, si ce n’est un nouveau programme
d’allégement budgétaire
». Traduisez: un nouveau programme de coupes antisociales.

Quel manque d’imagination à un moment où sa
nouvelle «réforme de l’imposition des
entreprises», représente un cadeau fiscal aux actionnaires
précisément de cet ordre là, à un moment
aussi où il vient d’annoncer – comme
d’habitude – que les comptes 2006 de la
Confédération boucleront probablement cette année
avec un «bénéfice» de 1 milliard de francs,
plutôt qu’avec le déficit budgété de
600 millions.

Henri VUILLOMENET