Carlton: Mark Muller récidive !

Carlton: Mark Muller récidive !

Le 28 juillet 2006, le Conseil d’Etat annonçait qu’il avait rédigé un projet de loi au sujet de l’Hôtel Carlton, actuellement propriété de la Fondation de valorisation des actifs de la Banque Cantonale de Genève. Ce projet autoriserait la vente du Carlton pour un prix de l’ordre de 14 millions.

Or ce prix contredit la volonté populaire, car il est trop élevé pour permettre la réalisation de logements pour personnes à bas revenus et personnes en formation. Il ouvre la voie à la réalisation de logements en loyer libre. Ceci alors que lors du référendum de novembre 2004, le peuple se prononçait contre la vente du Carlton à un groupe hôtelier et pour la réalisation de logements sociaux à long terme. Il suivait ainsi les arguments du comité référendaire constitué par les anciens occupant-e-s du Carlton concernant la pénurie de logement pour personnes en formation ou à bas revenus.

Par ce vote, le peuple acceptait que le prix de vente soit revu à la baisse, afin de permettre de réaliser cet objectif, le prix de vente étant proportionnel aux loyers pratiqués. Le Carlton ne doit donc pas être vendu à l’offre la plus élevée, mais bien à celle garantissant des logements pour personnes en formation ou à bas revenus. Le peuple a dit son souhait de voir la réalisation d’objectifs sociaux primer sur la logique de marché.

Le manque à gagner pour la Fondation représente le coût d’une politique volontariste pour la création de logements bon marché au centre. Un projet coopératif proposé par la Coopérative pour le développement de l’habitat associatif (CODHA), la Résidence universitaire internationale (RUI) et l’Institut universitaire d’études du développement (IUED) est le seul qui garantisse la concrétisation de la volonté populaire sur le long terme.

Il prévoit d’affecter la moitié des 125 studios du Carlton au logement étudiant et l’autre moitié à du logement bon marché pour personnes à bas revenus. La structure coopérative garantit des loyers bon marché à long terme, indépendamment de l’évolution des prix du marché et de la crise du logement.

Le comité référendaire du Carlton, appuyé par de nombreux milieux défendant le droit au logement, dont solidaritéS, prendra sous peu des initiatives pour s’opposer au projet du Conseil d’Etat – et du libéral Mark Muller en particulier – conduisant à un projet privé offrant toutes les garanties… que les loyers pratiqués au Carlton ne cesseront d’augmenter!

Romain KÜLL