Les fosses du Franquisme
Les fosses du Franquisme
Dans lEspagne post-franquiste, lamnésie fut érigée en vertu. Il fallait «oublier» pour garantir la «réconciliation nationale». Jamais les bourreaux franquistes nont eu à rendre compte de leurs crimes.
«Emilio Silva et Santiago Macías ( ) trempent leur plume dans une plaie qui nest pas encore cicatrisée, celle de lextrême brutalité du travail déradication de républicains ordinaires auquel sest livré le franquisme pendant la guerre et au-delà, tout au long de la dictature. ( ) Plus de six cent charniers qui contiennent près de quarante mille corps parsèment encore les bas-côtés des routes, les collines, les puits, les précipices de la péninsule, mais aussi des Baléares et des Canaries. Le travail déradication a été pensé dès la préparation du coup dEtat de Franco. ( ) il fallait faire disparaître, au sens physique du terme, les instituteurs que la République avaient formé, les avocats et les médecins des pauvres, les syndicalistes, les animateurs des cercles culturels, les fonctions fidèles au gouvernement légal, les élus du Front populaire» (présentation de léditeur).
Cet ouvrage sinscrit dans le cadre des initiatives prises, ces dernières années, en Espagne, pour faire connaître la réalité du franquisme et réhabiliter ses victimes. Sa traduction en langue française contribue à combattre une amnésie qui ne fut pas quespagnole. Il est vrai que, depuis la transition post-franquiste, «nouveaux philosophes» et «historiens modernes» aimaient à faire croire quil ny avait de totalitarisme quà gauche et quà lEst… Or, le franquisme représenta lune des formes les plus brutales de répression contre le mouvement ouvrier et datteinte aux droits démocratiques.
Hans-Peter RENK
Pour en savoir plus: www.rebelion.org (rubrique: España); www.fundanin.org (fondation Andreu Nin) et www.espacioalternativo.org
Emilio Silva et Santiago Macías, Les fosses du franquisme, Paris, Calmann-Lévy, 2006