Pour une justice globale
Régulariser tous les sans-papiers !

Les sans-papiers de Bellevaux, à Lausanne, de St-Paul, à Fribourg, de Chaux de Fonds et de Sainte-Marie à Berne luttent pour faire reconnaître leur droit à vivre et à travailler sans devoir se cacher, sans avoir peur à chaque instant d’être renvoyés. Il suffit en effet d’un simple contrôle d’identité, sur la voie publique, pour que leur vie bascule et qu’après trois, cinq ou dix ans ils/elles soient expulsé-e-s. Ils/elles se battent avec détermination pour leur dignité, pour leurs droits d’êtres humains.

Ils/elles sont quelques dizaines, mais leurs actions mettent en évidence que des centaines de milliers de personnes en Suisse sont aujourd’hui «illégalisées», forcées à plonger dans la clandestinité du fait d’une législation raciste et discriminatoire. Nouveaux esclaves des temps modernes, ces sans-papiers sont corvéables à merci, soumis à l’arbitraire de leur employeur, obligés d’accepter des conditions de travail et des salaires de misère. Ce sont des travailleurs/euses «inexistant-e-s», de ceux et celles que l’on peut littéralement jeter après usage.

Ces sans-papiers sont considérés et traités comme des «délinquants», pour la simple et unique raison que l’administration et les lois leur refusent la possibilité de séjourner légalement en Suisse, du fait de leur origine. Les autorités mènent une politique qui prétend que la libre circulation des personnes constituerait une menace d’altération de l’homo helveticus. Cette politique porte un nom: la «lutte contre la surpopulation étrangère». Elle est profondément ancrée dans des pratiques administratives, elle est mise en œuvre par une police spéciale, la «police des étrangers». Dans les mois qui viennent une révision de la législation sera discutée aux Chambres fédérales. Le projet de Loi sur les étrangers (LEtr) présenté par le Conseil fédéral aggrave encore les discriminations à l’égard des ressortissant-e-s de pays non membres de l’Union européenne. Les autorités helvétiques sont prêtes à ouvrir grandes les portes aux capitaux ainsi qu’aux matières premières en provenance du Sud et de l’Est. Elles ferment par contre la porte aux personnes en provenance de ces régions du monde qui fuient la violence économique, sociale, politique, parfois même une guerre déclarée ou non, comme en Colombie ou au Kurdistan.

Le combat des sans-papiers est international! Il n’est pas acceptable dans ce monde que certains êtres humains soient moins égaux que d’autres, qu’ils soient traités comme des personnes de seconde catégorie, qu’ils se noient dans le détroit de Gibraltar et meurent dans des camions frigorifiques en traversant le tunnel de la Manche.

Le combat des sans-papiers s’inscrit dans une lutte plus vaste, celle d’une résistance aux politiques des dominants qui asservissent les femmes et les hommes pour les réduire à des marchandises et piétiner leur dignité d’être humain.