Contre la surélévation des immeubles et des loyers!

Contre la surélévation des immeubles et des loyers!

Un référendum cantonal est en cours de lancement à Genève pour combattre le projet de loi voté par la majorité parlementaire cantonale de droite, UDC et MCG compris, ayant pour objectif de «rehausser la ville» en modifiant la loi sur les constructions et installations diverses (LCI).

Ils veulent augmenter les gabarits actuels de six mètres afin d’aménager deux étages de plus. Cette loi s’appliquerait, pour les immeubles situés au centre ville et dans la couronne urbaine, Pâquis, Jonction, etc. (zone 2), par un aménagement dans les combles et en zone 3, c’est-à-dire Onex, Meyrin, Malagnou, etc., par une surélévation des immeubles à toit plat. C’est une grave attaque contre les conditions de vie des habitant-e-s en vue de dégager de nouveaux profits immobiliers.

L’augmentation des loyers

L’aménagement des combles reste toujours cher et difficilement habitable, malgré toutes les péripéties techniques qui provoquent des conflits dommageables sur la forme et la substance des charpentes et couvertures. C’est pourquoi, et même si les loyers des surfaces ainsi créées sont contrôlés durant dix ans, il est certain, qu’à terme, les loyers de tout un chacun seront augmentés ne serait-ce que pour rentabiliser les ascenseurs qu’il faudra remplacer. Qui pourra alors habiter des logements qui sont encore aujourd’hui bon marché?

Des valeurs patrimoniales à préserver

La surélévation des immeubles influencera directement sur les espaces publics par l’augmentation de l’ombre portée et sur la lumière du jour dans les logements des étages inférieurs. De plus, toute une série d’immeubles remarquables du point de vue de leur architecture risque d’être défigurés par la construction de ces deux étages supplémentaires. Il n’est que de constater certaines catastrophes architecturales qui ont déjà été réalisées par l’aménagement de logement dans les combles.

Spéculation

Les domaines fonciers et immobiliers sont placés sous la pression constante de capitaux générés par la bulle financière mondiale et qui visent des segments de placements «sûrs». Les valeurs de tous les immeubles candidats à une surélévation feraient un bond; en effet, un droit à un ou deux étages supplémentaires est un cadeau offert aux propriétaires comme valeur potentielle nouvelle, même avant travaux. Cette loi est une incitation à la mise sur le marché des immeubles qu’elle concerne à des fins purement spéculatives.

Lutter contre la crise du logement

Ceux-là mêmes qui aujourd’hui ont voté cette surélévation sont ceux qui refusent de densifier des surfaces agricoles récemment déclassées pour y construire des logements. Rappelons-nous les communaux d’Ambilly, pire même sur des terrains proches de la Gradelle qui pouvaient accueillir plus de 1500 logements c’est seulement 700 logements qu’ils ont autorisés. Ces abaissements des densités de logement augmentant le prix des loyers.

De plus, les potentialités de construction sont plus grandes en zone villa qu’au centre ville déjà fortement dense. La loi actuelle permet en 5ème zone villa une densification entre 0,2 et 0,3, à Genève alors que les villas occupent 50% de la totalité des surfaces constructibles cantonales.

Pour toutes ces raisons, le comité contre la surélévation des immeubles et pour la défense des loyers bons marchés, dont nous publions ici un premier argumentaire appelle à soutenir ce référendum!