Grève et représailles patronales à Swissmetal

Grève et représailles patronales à Swissmetal

La situation à l’usine de Swissmetal («La Boillat») de Reconvilier s’est incontestablement durcie durant le dernier week-end de janvier. Une première grève de dix jours avait déjà eu lieu en novembre 2004. Elle avait abouti à un accord qui prévoyait explicitement que l’entreprise maintiendrait le site de Reconvilier par des investissements, nommerait un directeur pour l’usine et aménagerait de manière équitable sa direction générale.

Or, depuis la fin de l’année dernière, c’est une tout autre chanson qu’entonne la direction du groupe, dans une confusion inversement proportionnelle à sa hargne.

Transfert de la fonderie à Dornach (SO), licenciements de 27 travailleurs-euses, dont 14 à Reconvilier (80 sont prévus), développement de trois pôles de compétence dans la région bâloise contre un seul dans le Jura bernois: on est loin, très loin de l’application de l’accord de 2004.

Pour protester contre ces mesures et l’arrogance avec laquelle la direction s’essuie les pieds sur l’accord de 2004, les cadres et les ouvriers-ères de la Boillat sont à nouveau entrés en grève, depuis mercredi 25 janvier.

La riposte de la direction ne s’est pas fait attendre: interdiction faite aux travailleurs de s’exprimer publiquement, fermeture provisoire (lock-out) annoncée de l’usine, ordre d’évacuation, menace de licenciements immédiats des cadres, refus d’engager des négociations tant que dure la grève, dénonciation à l’emporte-pièce d’un «complot» de responsables politiques régionaux (Pierre Kohler, conseiller national et Maxime Zuber, maire de Moutier), évocation de la fermeture définitive du site, etc.

Le personnel de Swissmetal à Reconvilier a reconduit avec beaucoup de détermination sa grève, malgré ces aboiements des pit-bulls directoriaux, que l’association patronale de la branche, Swissmem, s’est empressée de soutenir. Outre leur solidarité, les grévistes disposent d’un atout de poids: les stocks de cuivre de l’usine, véritable trésor de guerre.

Sera-ce suffisant pour tenir face à des patrons qui n’hésitent pas à claironner que Swissmetal peut tenir longtemps, plus longtemps que les grévistes, qui dans deux ou trois mois s’essouffleront?

À nous de répondre par l’affirmative en apportant notre soutien sans faille aux grévistes, dont l’un d’eux déclarait: « Si on ne réagit pas, on va mourir, dans un an ou dix-huit mois. Notre action comporte de gros risques. Tant qu’à mourir, autant tenter le tout pour le tout. C’est notre pari pour sauver notre dignité » ( Le Temps , 27.1.2006). (ds)

Messages de soutien: www.unia.ch/Swissmetal

Fonds de grève: N° de compte: 25-15205-0.
Mention: Fonds de grève Boillat.