2e rencontre nationale de «à Gauche toute!»

2e rencontre nationale de «à Gauche toute!»

Cette 2e rencontre a réuni plus de cinquante délégué-e-s à Zurich, le 14 janvier dernier. Un tiers d’entre eux/elles représentaient le PST/PdA, un tiers solidaritéS et un tiers les Alternative Liste de Suisse Alémanique (Zurich, Wintherthur, Schaffhouse, Saint-Gall, Argovie). Cette journée a permis d’avancer sur trois plans: la mise en place d’une coordination nationale, un mandat de travail pour celle-ci, ainsi que la création d’un groupe de travail en vue d’élaborer un projet d’initiative fédérale.

Conviée sur une proposition de «Maison commune ‘A Gauche Toute!’» émanant de ses trois conseillers nationaux, l’assemblée des délégué-e-s en a accepté le principe tout en proposant une série de modifications. Les signataires du texte avaient tenu à préciser qu’ils ne souhaitaient pas que celui-ci constitue la base d’une résolution, soumise à l’approbation de l’assemblée, mais plutôt le point de départ d’une réflexion commune.

Quelle maison commune?

La matinée a été consacrée à la discussion de ce projet. La nécessité d’un tel regroupement n’est remise en cause par personne. Par contre, la question des rythmes, des bases programmatiques communes, du maintien des organisations existantes au cours de ce processus ont fait débat.

En Suisse romande, la disparité des situations cantonales a été évoquée, au vu notamment du récent éclatement de l’Alliance de Gauche à Genève. A noter que le Parti du Travail de Genève n’a jusqu’ici pas participé au développement de la coalition «A Gauche Toute!»; il n’était d’ailleurs pas représenté à cette rencontre. A l’inverse, dans les cantons de Neuchâtel et de Vaud, des contacts très positifs ont été développés entre nos deux courants. Enfin, en Suisse alémanique, le débat politique est lié à la dynamique créée par les Alternative Liste, qui se sont déclarées favorables au développement rapide de contacts réguliers et d’actions communes au plan national.

La nécessité de développer un projet politique mieux profilé au plan national a aussi été soulignée par des camarades suisses alémaniques. Il devrait tenir compte des nouvelles caractéristiques de la période en cours, marquée par la mondialisation néolibérale et les résistances qu’elle suscite, et articuler en positif les grandes lignes du projet de société pour lequel nous nous battons. « Il ne suffit pas de nous définir par le rejet des orientations politiques des socialistes et des verts », a souligné une déléguée zurichoise. Un tel mandat a été unanimement accepté.

Vers une initiative fédérale commune?

La partie consacrée aux différents projets d’initiatives a été très animée. Les différents projets ont été présentés, sans discussion approfondie à ce stade. Afin de pouvoir se déterminer dans un délai rapide par rapport à différentes options, sur le salaire minimum, l’harmonisation fiscale ou l’impôt sur les successions, un groupe de travail a été créé. Dans un premier tour d’horizon, il semble que le projet sur le salaire minimum rallie le plus de soutiens.

Une coordination nationale a été mise en place avec un vote unanime sur le principe de deux délégué-e-s par canton représenté dans la coalition. L’une de nos tâches prioritaires est la rédaction d’une plateforme politique commune développant l’appel qui a donné naissance à la coalition. Les campagnes référendaires contre les nouvelles versions blochériennes de la LAsi et de la LEtr constituent également nos priorités politiques à court terme. Nous devrions d’ailleurs nous coordonner afin que l’activité de «A Gauche Toute!» soit prise en charge collectivement et mieux reconnue sur ce terrain.

L’expérience du Bloc de Gauche portugais

En dernière partie, Renato Soeiro, assistant de Miguel Portal au Parlement européen, nous a présenté l’expérience du Bloc de Gauche portugais, issu de la fusion de trois groupes politiques de la gauche radicale, mais aussi de l’adhésion d’une nouvelle génération militante à cette nouvelle entité. Le Bloc compte aujourd’hui 4000 membres environ et dispose de 8 député-e-s au Parlement national.

Ce pas en avant très significatif, basé sur l’élaboration de contenus programmatiques solides, mais aussi sur le développement d’une confiance réciproque, sur le dialogue, et surtout sur une pratique commune et des projets d’avenir, montre qu’il est possible de trouver des solutions organisationnelles adaptées à un projet politique convergent, pour autant que les composantes associées en aient la volonté.

La soirée s’est terminée par une fête militante de l’Alternative Liste de Zurich, en soutien à sa campagne électorale municipale.

Gilles GODINAT