Ciao Bruno!

Ciao Bruno!

Nous avons la tristesse de vous faire part du décès, dans sa 55ème année, de notre camarade Bruno MARTINELLI – militant anticapitaliste de longue date et membre de notre groupe d’élu-e-s au Conseil municipal de la Ville de Genève – à la suite d’une longue maladie, affrontée très courageusement. Nos condoléances vont à ses enfants, à sa famille et à ses proches.

«Bruno était un ami, pas un ami qui vous ménage en toutes circonstances, mais quelqu’un de vrai, capable de vous tenir tête avec caractère. Quelqu’un qui vous fait avancer en affrontant les défis quotidiens de la vie. Jusqu’au bout, il a gardé cette attitude, ne craignant pas d’aborder ouvertement le dernier face à face avec une mort imminente. […]

Fils d’un ouvrier et d’une agricultrice, il participait déjà aux luttes sociales des années 1968 au Tessin, alors qu’il était apprenti mécanicien de précision. Son besoin de participer plus largement à la vie sociale l’a conduit à étudier les beaux-arts à Florence, puis à Genève, où il animait les fêtes de quartier aux Grottes comme photographe ambulant ou comme comédien.

En effet, ceux qui l’ont connu dans les années 1970 se rappellent de sa participation active à la lutte contre la démolition du quartier des Grottes, avec l’APAG. Avec certains de ses complices des grands moments, ils y accomplissaient des performances artistiques qu’ils qualifiaient modestement de délire musico-théâtral. […]

Pour gagner sa vie, il a monté une petite entreprise de micro mécanique devenant le spécialiste romand des hélices à bateau. Il le faisait avec minutie et compétence, ses hélices étaient des œuvres d’art. […] Toujours prêt à s’engager pour le bien commun, il a mené la lutte des artisans des Ateliers de Sécheron promis à la démolition, pour obtenir d’être relogés dans des locaux convenables.

Bruno n’était pas seulement un ami, mais aussi un camarade précieux. Il ne regrettait pas les choix et les engagements qu’il s’était fixé. Ses convictions concernant la défense et la construction d’une société solidaire étaient profondes et son jugement politique lucide et ferme. […]

Sans dogmatisme, car il n’était pas doctrinaire, il percevait et dénonçait rapidement les pièges de positions apparemment consensuelles. Bien sûr, il le faisait à l’italienne, avec fougue et passion, mais toujours dans le respect des personnes…»

Extrait de l’hommage à Bruno au Municipal de la Ville de Genève, au nom de notre groupe. Sébastien Bertrand, le 13 déc. 2005 (texte intégral sur www.solidarites.ch)