Solidarité avec les mineurs polonais...

Solidarité avec les mineurs polonais

La mine KWK Budryk (aux mains de l’Etat) a accumulé un profit de 3,5 millions de zlotys (plus d’un million d’euros) entre janvier et août 2005. La hausse du prix du charbon, depuis quelques mois, laisse augurer un profit annuel très supérieur. Le syndicat de la mine «Sierpien 80» («Août 80»), une organisation de classe combative, revendique la délivrance de bons d’achats de 3000 zlotys pour chaque salarié, l’augmentation de 50 zlotys des frais de transport et l’application de la grille salariale.

Du 7 au 9 novembre, le syndicat a organisé une grève de la faim au fond de la mine. Le 14 novembre, les travailleurs, après un vote majoritaire, ont fait une «grève d’avertissement» de 2 heures. La direction a alors déclaré ces deux grèves illégales et prétendu qu’elles mettaient en danger la sécurité de la mine. Le 24 novembre, elle a donné une lettre de licenciement immédiat au président de la commission d’entreprise et, le 25 novembre, il n’a pu rentrer dans la mine. Sept autres syndicalistes sont également menacés de licenciement… (cs)

Ruey, créateur de richesse.com

Saluons comme il se doit la naissance d’un nouveau théoricien économique d’envergure, que seule son humilité naturelle empêche de déposer sa candidature au Nobel de la discipline. L’ancien conseiller d’État vaudois Claude Ruey, aujourd’hui rémunéré – oh, si peu! – par les assurances privées pour faire leur lobbying au Parlement fédéral, n’a-t-il pas déclaré, dans le débat sur le travail du dimanche, que «en rapprochant un bien du consommateur, en facilitant les achats le dimanche, on crée une richesse supplémentaire.» A cette création par génération spontanée correspond le concept non moins révolutionnaire de monnaie élastique: «un franc n’est pas toujours un franc, parfois c’est plus de pouvoir d’achat, parfois moins» (Le Courrier du 18 novembre). Touchez-en donc un mot à votre assureur, il va sûrement adapter ses primes à votre pouvoir d’achat élastique… (ds)

Les prolos de la précarité

Le capitalisme était censé avoir trouvé en lui-même les ressources pour ne plus jamais connaître de crise (vulgate officielle en vigueur jusque dans les années 80). Depuis, sous-emploi et chômage cumulés dépassent les taux à deux chiffres. Depuis, les marges de la pauvreté ont pénétré durablement le marché du travail. En 2004, 6,7% des personnes actives entre 20 et 59 ans vivant dans des ménages dont le volume d’activité correspond au moins à un emploi plein temps sont pauvres. Autrement dit, il/elle ou il et elle travaillent au moins 36 heures par semaine et leur revenu mensuel, après déduction des cotisations sociales et des impôts, est de moins de 2490 francs (personne seule) ou de 4603 francs (couple). Ceux et celles qui travaillent moins n’apparaissent tout simplement pas dans la statistique. (ds)