Sélection hivernale de saines lectures...

Sélection hivernale de saines lectures…

Eco-socialisme ou barbarie

La revue Critique communiste (organe théorique de la LCR), publie dans son numéro 177 un dossier sur le thème «Ecosocialisme ou barbarie».

«Nul ne peut aujourd’hui ignorer l’étendue des catastrophes environnementales», écrit le coordinateur de ce dossier, Vincent Gay. «Catastrophes qui se conjuguent au présent, mais surtout au futur, et qui concernent en premier lieu les classes et les populations les plus dominées, dans les pays de la périphérie comme dans ceux du centre». Et de conclure que, si «la gauche radicale connaît un retard d’élaboration en matière écologique. (…) Les différentes contributions pour définir l’éco-socialisme, l’insertion dans la luttes environnementalistes, l’importance de la question au sein du mouvement altermondialiste… représentent des éléments positifs pour fonder une écologie politique dégagée des gangues institutionnelles, une écologie qui ne soit pas un simple vernis vert aux politiques social-démocrates».

Parmi les nombreuses contributions à ce dossier, à signaler un article de notre rédacteur Daniel Süri: «Panthéisme et critique conservatrice du libéralisme: pour une critique de l’écologie profonde». Daniel Süri analyse de manière critique les positions conservatrices du courant «Deep Ecology», qu’incarnent les éditions anglaise et française de la revue The Ecologist (dirigée par Teddy Goldsmith).

Ce dossier est un complément utile à un ouvrage récemment publié par les Editions Syllepse, Ecologie et socialisme , dirigé par Michael Löwy, et auquel a participé également l’un de nos rédacteurs, François Iselin.

Venezuela

solidaritéS-CAS – VD a publié, à l’occasion de son café politique consacré à la révolution bolivarienne au Venezuela, un dossier intitulé «Venezuela: une révolution en marche. Quelques textes récents». Il s’agit d’articles parus dans «solidaritéS» (5 juin 2005), «Inprecor», no 510 (octobre 2005) et «Rouge» (LCR-France), 27 octobre 2005. Disponible auprès de: solidaritéS-CAS Case postale 2475 1002 Lausanne (e-mail: alliancesocialiste@solidarites.ch)

Révolution française

Adrien Bélanger, Rossignol: un plébéien dans la tourmente révolutionnaire, Domérat (F-03410): chez l’auteur, 2005.

Membre de l’Association des Amis de Robespierre, Adrien Bélanger a consacré plusieurs années à la biographie d’un militant parisien durant la Révolution française, qui accéda à d’importantes responsabilités. Ancien soldat de l’armée royale, l’ouvrier-orfèvre Jean-Antoine Rossignol participa, le 14 juillet 1789, à la prise de la Bastille. Il représenta la section des Quinze-Vingt (quartier de la Bastille) à la Commune insurrectionnelle du 10 août 1792, lors du renversement de la monarchie. Enrôlé dans l’armée, Rossignol – d’abord capitaine de gendarmerie – fut envoyé en Vendée, où il atteignit les plus hauts grades militaires en 1793/1794.

Bien que décrié par les historiens réactionnaires, Rossignol n’en élabora pas moins un plan militaire qui, s’il avait été appliqué, aurait rapidement mis fin à la contre-révolution vendéenne. Fait reconnu (sans que l’auteur du plan soit cité) par Bonaparte, dans son «Mémorial de Saint-Hélène».

Le premier biographe de Rossignol – l’historien Victor Barrucand – écrivait ce qui suit dans son ouvrage La vie véritable du citoyen Jean Rossignol, vainqueur de la Bastille et général en chef des armées de la République dans la guerre de Vendée, 1759-1802 , Paris, Plon 1896:

« Après avoir connu les honneurs militaires, les acclamations de la Convention, les applaudissements des tribunes et la confiance inébranlable du Comité de salut public, après avoir conduit des foules et des armées, Rossignol, ‘le fils aîné de la patrie’, fut le jouet des successives réactions post-thermidoriennes qui, de chute en chute, précipitèrent la République aux mains de Bonaparte. Il avait été l’un des premiers combattants révolutionnaires et tomba le dernier ».

En 1795-1796, Rossignol fut l’un des responsables militaires de la «Conspiration pour l’Egalité, dite de Babeuf». Jugé par coutumace au procès de Vendôme (1797) contre les babouvistes, il fut acquitté (comme la majorité des accusés), faute de preuves, puis réintégré dans l’armée. Après le coup d’Etat du 18 Brumaire VIII (10 novembre 1799), perpétré par Bonaparte, Rossignol fut exilé de Paris.

Mais son calvaire ne devait pas s’arrêter là: le 24 décembre 1800, Bonaparte réchappa d’un attentat dans la rue Saint-Nicaise. Cette opération (montée par le royaliste Georges Cadoudal) fut attribuée aux derniers jacobins. Plusieurs dizaines d’entre eux (qui avaient participé aux insurrections de Germinal et de Prairial an III et au mouvement babouviste) – dont Rossignol – furent déportés aux Seychelles, puis aux Comores. Rossignol y mourut le 28 avril 1802. Il fut démontré ultérieurement que la «mauvaise fièvre», à laquelle succombèrent tous les déportés (sauf deux), résultait d’un empoisonnement perpétré sur l’ordre du sultan d’Anjouan. n

Ouvrage disponible auprès d’Adrien Bélanger, 7, impasse Georges Bizet, F-30410 Domérat (courriel: ea.bel@cegetel.net) (prix: 22 euros + le port).

Hans-Peter RENK